Selon le magazine Sciences et Avenir qui publie les premiers résultats d’une étude française, 16.000 à 31.000 cas d’Alzheimer seraient la conséquence d’une consommation régulière de tranquillisants et somnifères dont près de 120 millions de boîtes sont vendues par an.
Pour le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste, responsable de l’étude qui a porté sur 3.777 sujets de 65 ans et plus qui ont pris des benzodiazépines pendant deux à plus de dix ans, « cette affaire est une vraie bombe ».
Le risque d’entrée dans la maladie d’Alzheimer serait augmenté par la consommation
chronique de benzodiazépines, des tranquillisants et des somnifères estime ce chercheur dont l’étude est publiée par le magazine Sciences et Avenir dans son numéro d’octobre 2011.
Le Pr Bégaud estime qu’environ 30% des plus de 65 ans consomment des BZD et souvent de façon chronique alors qu’ils sont en principe prescrits pour deux semaines pour les hypnotiques et douze semaines pour les anxiolytiques.
Le professeur Bégaud, chercheur à l’Inserm de l’université de Bordeaux explique au magazine que « Les autorités doivent réagir ».
« C’est un signal d’alerte très fort ».
Dans un entretien à l’AFP il explique « cela fait, neuf études, avec la nôtre, dont la majorité (6) va dans le sens d’une association entre la consommation sur plusieurs années de tranquillisants et somnifères et la maladie d’Alzheimer ».
Le Professeur ajoute « C’est un signal d’alerte très fort (…) Contrairement aux chutes et fractures occasionnés par ces traitements, les effets cérébraux ne sont pas immédiatement perceptibles, mais il faut attendre quelques années » estime le chercheur.
« Si en épidémiologie, il est difficile d’établir un lien direct de cause à effet, dès qu’il existe une suspicion, il paraît normal d’agir et d’essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles » précise t-il.
Sciences et Avenir rappelle que la France consomme cinq à dix fois plus de somnifères et d’anxiolytiques que les autres pays européens.
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