Dans une tribune à Libération le candidat à la primaire PS, Arnaud Montebourg s’exprime à propos d’un « prix unique » de la culture « à l’image du prix unique du livre en 1981 » extrait :
Arnaud Montebourg : Je propose donc une taxation culturelle sur les industries de la culture, par des centimes prélevés sur les bénéfices publicitaires des télévisions privées, les profits gigantesques des fournisseurs d’accès à Internet et les produits industriels diffuseurs de culture comme ceux d’Apple. Ces prélèvements opérés par Bercy devront être explicitement réaffectés à la création artistique et à sa diffusion sur les territoires. Ce financement inédit, moderne et juste témoigne d’une vision responsable et généreuse, face à une économie qui doit participer à la création dont elle fait ses profits.
Je propose la création de coopératives d’artistes, associant la population à la création, et les élus à la diffusion, développées sur tout le territoire, à partir des initiatives existant sur le terrain, comme nouvelle étape de la décentralisation culturelle, car un pays qui se rebâtit est un pays qui mise sur ses créateurs et les encourage.
« Je propose l’instauration d’un prix unique de la culture ».
Je propose l’instauration d’un prix unique de la culture, à l’image du prix unique du livre en 1981, déployé, dans tous les établissements publics, afin de renouer avec les intuitions fondatrices des pionniers de la décentralisation culturelle : si la culture est un service public, comme l’eau, le gaz ou l’électricité, il est nécessaire que son coût reste modeste, donc accessible, comme cela se passe lorsqu’on va à la piscine ou à la patinoire municipale. En clair, pour les institutions culturelles publiques (théâtre, danse, musée, expos…), dans tous les cas, une entrée inférieure à 10 euros.
La relance et la généralisation du projet des «Arts à l’école», de la maternelle à l’université. Pour réussir l’intégration de l’art et de la culture dans l’éducation nationale, nous mettrons en place de véritables binômes artistes-enseignants qui travailleront ensemble, à l’année, dans chaque établissement.
Enfin, la construction d’un véritable parcours professionnel pour les artistes de toutes disciplines. Nous devons en effet avoir le courage de régler la crise (continue) de l’intermittence. Des dizaines de milliers d’intermittents sont sortis du système (une sorte de licenciement de masse invisible), et il s’agit, dans notre société qui a besoin de création, de redéfinir le statut de l’artiste en préservant l’esprit de l’intermittence : ils doivent pouvoir alterner des phases d’activité de production, de gestation, de réflexion et de recherche.
Il est donc urgent d’ouvrir le débat, avec l’ensemble des protagonistes, en posant un certain nombre de questions cruciales : comment continuer à développer l’incroyable énergie que l’intermittence a su développer pendant de nombreuses années, avant la crise de 2003 ? Comment préserver et retrouver cette liberté, unique au monde, qui a su placer les artisans de la culture au cœur des enjeux de notre société ?
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