Suite à la divulgation par Le Monde, vendredi, de son procès-verbal d’interrogatoire en tant que témoin, le 2 octobre, dans un volet de l’affaire Bettencourt a confirmé son intention de porter plainte après l’avoir annoncé vendredi dans les colonnes du Figaro.

L’ancien procureur de Nanterre Philippe Courroye, portera plainte lundi à Bordeaux pour « violation du secret de l’instruction » et « recel » . Il avait été chargé de l’affaire Bettencourt jusqu’en novembre 2010.

Il est reproché au quotidien Le Monde d’avoir publié le détail des agendas de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy et révélé au moins huit rencontres avec l’ancien président, entre 2008 à 2010, à des dates correspondant à des moments importants de l’affaire Bettencourt.

Selon le procès-verbal d’audition M. Courroye aurait fermement nié devant les juges avoir évoqué l’affaire Bettencourt avec M. Sarkozy au cours de ces rencontres, ou avoir reçu de celui-ci des instructions dans cette affaire.

L’avocat François Saint-Pierre, a estimé qu’il sera difficile de poursuivre les journalistes dans cette nouvelle affaire, sans prouver la détention matérielle du procès-verbal. Or, selon l’avocat spécialiste de ces questions, la perquisition d’une entreprise de presse à cette fin est quasi impossible.

Me Saint-Pierre a estimé « Il me paraîtrait abusif de poursuivre les journalistes dans cette affaire, ils ont révélé une affaire d’Etat majeure ».

Le 28 juin la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé dans une affaire concernant des journalistes de L’Equipe, que l’intérêt d’informer le public sur un sujet important primait sur certaines d’autres considérations.

Le Monde affirmait vendredi avoir eu accès aux procès-verbaux versés à l’enquête judiciaire menée à Bordeaux.

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