L’initiative économique en direction des entreprises, annoncée mercredi par François Hollande semble avoir pris à revers de nombreuses voix à l’UMP.

François Fillon invité au JT de 20h de TF1 mercredi s’est dit favorable aux mesures en direction des entreprises mais a demandé des « actes » sans délai.

Au lendemain des annonces de François Hollande, la droite semblait mercredi embarrassée.

Alain Juppé : F. Hollande a effectué une « révolution copernicienne

de la pensée présidentielle » en plaçant

 « l’entreprise privée au centre de sa stratégie »

Jean-François Copé président de l’UMP a déclaré à propos d’une baisse des charges des entreprises, « quel est le député de l’opposition qui va être contre? » a-t-il concédé.

Il a ajouté « le diable se cache dans les détails ».

L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a salué cette orientation économique et a qualifié de « bienvenu » le « changement de discours » du président Hollande.

Mercredi l’ex Premier ministre Alain Juppé a estimé que François Hollande a effectué une « révolution copernicienne de la pensée présidentielle » en plaçant « l’entreprise privée au centre de sa stratégie », mais en se montrant réservé sur la « crédibilité » de cette nouvelle orientation économique.

Mercredi matin, l’ancien Premier ministre François Fillon avait estimé que « François Hollande constate que la crise est plus longue » que prévu.

« Ce n’est pas faute d’avoir été averti par l’opposition. Aujourd’hui, la réalité saute à la gorge du chef de l’Etat », avait-il plaisanté.

François Fillon avait dénoncé la « politique brouillonne » ainsi que le « laxisme budgétaire » qui ont marqué la politique du chef de l’état a t-il ajouté.

Précisant que « seul un électrochoc pourrait relancer le pays. Mais au lieu de cela, on se flatte à l’Elysée d’être plus pragmatique et habile alors qu’il faudrait parler et agir comme Churchill » avait-t-il ajouté.

François Fillon a dit n’avoir vu dans le « pacte de responsabilité » de F. Hollande « qu’un slogan, une nouvelle usine à gaz ».

Ajoutant qu’à l’UMP, le programme « est en train de s’élaborer » , François Fillon a rappelé que son parti a « gagné toutes les élections partielles depuis 18 mois » et affirmant avoir la « conviction que ces élections municipales, nous allons pouvoir les remporter ».

A gauche de la gauche le virage a été qualifié de trop libéral.

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « le coup de barre à droite le plus violent qu’on ait vu de la part d’un gouvernement de gauche depuis Guy Mollet ».

Selon lui, François Hollande « a démarré avec le discours contre la finance et il termine par des cadeaux sans contrepartie au patronat ».

Pierre Laurent, numéro 1 du PCF a qualifié le pacte de François Hollande de « pacte d’irresponsabilité sociale ».

Le député Jérôme Guedj, a déclaré « Attention! J’ai l’impression que la réforme fiscale est un peu oubliée au profit du pacte de responsabilité ».

La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann est sur la même ligne et a reproché au chef de l’état de s’aligner « sur des philosophies et des actions qui ont été menées depuis dix ans dans pas mal de pays de l’Union européenne et qui n’ont pas marché ».

En Allemagne, le nouveau chef de la diplomatie, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, a salué des initiatives « courageuses » de la part du président de la République.

Pour le parti conservateur de la CDU de la chancelière Angela Merkel, il s’agit d’un « clair changement de paradigme » qui rappelle le tournant de la rigueur de François Mitterrand en 1983 a indiqué Andreas Schockenhoff.

De son côté, la Commission européenne a évoqué une « bonne nouvelle » et un pas « dans la bonne direction ».

Jusqu’à présent la Commission européenne s’était montrée dubitative à l’égard de la politique économique de la France jugée trop laxiste.

L’ancien président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, candidat pour prendre la tête de la Commission européenne a estimé que la France « est en train de bouger ».

A l’Assemblée nationale, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est adressé à la gauche dans son ensemble tandis-que que le gouvernement engagera sa responsabilité sur le pacte de François Hollande.

Jean-Marc Ayrault a déclaré « Pour moi, la gauche quel que soit son nom, qu’elle soit socialiste, sociale démocrate ou qu’elle soit communiste, ce n’est pas toujours plus de dette et plus de déficit », a-t-il indiqué.

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