Confronté au phénomène des « prières de rue » de musulmans, l’ancien ministre de l’Intérieur et des Cultes dans le gouvernement Jospin, le socialiste Daniel Vaillant actuellement député et maire du XVIIIe arrondissement de Paris s’exprime dans France Soir. Extrait.
Interrogé sur les propos du Porte-parole du PS, Benoît Hamon qui a qualifié la situation dans le XVIIIe, d’« inacceptable », le député maire répond :
Daniel Vaillant : « Benoît Hamon aurait mieux fait de m’appeler ! Je ne sais pas où il est élu, mais visiblement il fait du hors-sol !… Il ne sait pas de quoi il parle. Il y a malheureusement au PS beaucoup de gens qui ne connaissent rien à la laïcité.
« Comme ça, ce sera chacun chez soi, dans le respect de la laïcité ».
Interrogé sur les motifs de ses reproches à Benoît Hamon, Daniel Vaillant répond :
Daniel Vaillant : « De donner raison à Marine Le Pen (elle avait comparé ces prières à l’occupation allemande, NDLR) en laissant entendre qu’elle pose une vraie question. Comme si nous ne nous l’étions pas déjà posée, et depuis longtemps !… Simplement, moi, en élu de terrain, je suis un pragmatique. En attendant que l’on trouve des solutions, je préfère permettre aux musulmans de prier dans la rue plutôt que d’envoyer la police et de provoquer la castagne ! »
La plupart des fidèles viennent du XVIIIe, parfois du XIXe (où une mosquée rue de Tanger, qui regroupait 2.000 fidèles, a été détruite). Il y a aussi sûrement des gens de banlieue qui viennent faire leurs courses dans le XVIIIe et qui en profitent pour prier, parce qu’ils aiment le quartier ou l’imam. Ça ne veut pas dire pour autant qu’il y a plus de place en banlieue. Des solutions doivent être trouvées là-bas également.
(….) On avance. Après de longues négociations, nous bâtissons un grand complexe qui verra le jour en 2012 et qui permettra aux musulmans croyants de prier. C’est bien la preuve que les mairies peuvent donner un coup de pouce sans trahir la loi de 1905. Nous participons à hauteur de 22 millions à la construction de cet Institut des cultures musulmanes. La partie culturelle de l’établissement (association loi 1901) revendra ensuite certains locaux à la partie « cultuelle », laquelle sera financée par des mécènes musulmans, à hauteur de 7 millions d’euros. Comme ça, ce sera chacun chez soi, dans le respect de la laïcité.
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