François Hollande était jeudi soir l’invité sur France 2 de l’émission Des paroles et des actes, a notamment été interrogé sur les prévisions de croissance sur lesquelles s’appuie son programme et a évoqué face aux questions du journaliste économique François Lenglet la possibilité « Si la croissance n’est pas au rendez-vous »…

François Hollande considère comme une absolue nécessité de relancer la croissance pour relancer l’économie et veut renégocier le traité de Bruxuelles.

François Hollande reconnaît que, sans relance de la croissance, la perspective contenue dans son projet de déficit zéro d’ici à 2017 ne tiendra pas et compte mettre en place, notamment la Banque publique d’investissement pour les PME.
« Si la croissance n’est pas au rendez-vous », son programme ne tient pas.

Il précise « C’est pourquoi j’ai fait la proposition d’une renégociation du traité européen (…) Je ferai les économies nécessaires mais je ne sacrifierai pas les intérêts de mon pays. Si l’Europe n’est pas capable de prendre des décisions, je ne demanderai pas la ratification du traité. »

François Lenglet lui répond « le problème est que la croissance ne dépend pas seulement de nous » en insistant sur ce point.

François Hollande s’adresse au journaliste économique François Lenglet, qui cite le chiffrage de l’Institut de l’Entreprise: « Vous connaissez le programme de Nicolas Sarkozy? Je suis le seul à avoir fait ce travail de cohérence. »

Après avoir exposé ses projets de soutien à la croissance en Europe, François Hollande a précisé « ce n’est pas Mme Merkel qui décide au nom de tous les Européens » .

Puis le candidat PS a fait part de ses projets pour la croissance en Europe, parmi lesquels un « emprunt européen » de la Banque européenne d’investissement. « Ce n’est pas parce que le candidat sortant a échoué que je serai privé de réussir », précise-t-il.

« Je demanderai un emprunt de la Banque européenne d’investissement pour ces entreprises innovantes », estime-t-il. « La Banque centrale européenne prête aux banques, mais pas aux États. Nous aurons à en discuter. Là, c’est une ligne rouge pour les Allemands » a t-il ajouté.

« des euro-bonds pour l’investissement

et la croissance »

Le candidat PS cite des « euro-bonds pour l’investissement et la croissance », soit un « emprunt européen, non pour financer les dettes des autres, je ne suis pas du tout dans la mutualisation des dettes », mais « pour financer des investissements dans les économies d’énergie, les énergies renouvelables, les innovations. ».

Avec 60 000 postes créés en cinq ans dans l’Éducation nationale sans augmenter les effectifs de la fonction publique, quels seront ceux supprimés lui demande le journaliste ? François Hollande réaffirme qu’il ne touchera pas à quelques secteurs : « l’éducation », évidemment, mais aussi « la justice, la santé et la gendarmerie ».

« Tous les autres auront un effort à faire », dit-il, citant « la diminution d’effectif prévue dans la loi de programmation militaire » : « 26 000 postes sur les prochaines années seront supprimés dans les armées, civils comme militaires. »

François Hollande revient sur l’accroissement de la dette au cours de ces dernières années. Puis, propose sur le même modèle un transfert de dépenses vers les collectivités locales dans le cadre d’une grande réforme votée dès l’été et cite les exemples québécois et scandinave.

Il conteste que ce soit une façon de refiler « la patate chaude » de la dette aux collectivités. « Si vous voulez que je privatise, ma réponse est non, si vous voulez que je décentralise, ma réponse est oui », déclare t-il à François Lenglet.

A propos du soutien aux petites et moyennes entreprises : « Les impôts seront modulés selon la taille des entreprises », promet François Hollande au chapitre fiscalité des entreprises. Cela répond à sa promesse de « justice fiscale » et propose « une modulation de l’impôt selon qu’ils sont distribués aux actionnaires ou réinvestis dans l’entreprise ».

La Banque publique d’investissement pour les PME s’appuiera sur les fonds régionaux.

François Hollande a précisé il y aura « un crédit d’impôt innovation pour les PME » s’il est élu en mai prochain.

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