Après les propos antisémites de Dieudonné à l’égard du journaliste de France Inter, Patrick Cohen, la direction de Radio France a décidé de réagir, et de saisir la justice, deux mois après les insultes faites à Christiane Taubira.
Sur France 2 le 19 décembre 2013, lors de l’émission sur le thème « la dictature du rire », lors de l’émission « Complément d’enquête » les journalistes de l’émission ont assisté au spectacle de Dieudonné dans le mur au théâtre de la Main d’or, à Paris, diffusés ensuite le 19 décembre sur la chaîne publique, France 2.
Lors de son spectacle, l’humoriste attaque Mme Taubira, Garde des Sceaux, puis au journaliste Patrick Cohen qui présente la matinale de France Inter, l’une des cibles préférée du polémiste depuis que M. Cohen a demandé à Frédéric Taddeï, en mars dernier sur le plateau de « C à vous », s’il inviterait à nouveau « des personnalités telles que Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral, Marc-Edouard Nabe (…) des gens que l’on n’entend pas ailleurs et (…) que les autres médias n’ont pas forcément envie d’entendre ».
Dans sa chronique média de Libération, Daniel Schneidermann avait repris « la liste noire » de France Inter ce qui a multiplié les critiques à l’égard du journaliste de la matinale de France Inter.
Dans son spectacle, Dieudonné, debout près d’un comptoir déclare « Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu’il ait le temps de faire sa valise (…) Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz, dommage » ce qui déclenche l’hilarité de son public.
Me Richard Malka, conseil de Radio France dans cette affaire a réagi « Il est invraisemblable qu’en 2013, de tels propos soient tenus» signalant le lendemain de l’émission au procureur de Paris l’existence de ces propos « désormais habituels de la part de monsieur M’Bala M’Bala, mais qui n’en demeurent pas moins vertigineusement ignobles ».
Tel que prévu par la loi du 29 juillet 1881, il pourrait s’agir d’un délit.
L’avocat a ajouté « En désignant ainsi Patrick Cohen à la vindicte du public, en le stigmatisant à raison de sa religion réelle ou supposée et en regrettant la disparition des chambres à gaz, M. M’Bala M’Bala se rend coupable de l’infraction d’incitation et de provocation à la haine ».
Mi octobre, la cour d’appel de la 17e chambre a condamné l’humoriste Dieudonné à 28.000 euros d’amende pour provocation à la haine et à la discrimination.
Lors de l’audience M. M’Bala M’Bala qui avait parodié la chanson d’Annie Cordy « Chaud cacao » enla modifiant en « Shoah nanas » avait répondu aux associations qui l’accusaient, qu’ils étaient « obsédés par certains problèmes ».
L’humoriste Dieudonné avait ajouté « moi je vous parle d’ananas, c’est un fruit qui me passionne», déclenchant les rires de ses soutiens présents à l’audience du tribunal.
Dieudonné avait déclaré regretter à l’énoncé du jugement, ne pas avoir « le droit à la prison. C’est évidemment une très, très grande déception (…) ça faisait partie de ma campagne promotionnelle ».
L’avocat Me Malka, constatant que Dieudonné doit toujours 36.000 euros à la Justice pour des condamnations précédentes avait déclaré « il n’est pas normal qu’un citoyen se soustraie à ses condamnations alors que ses spectacles lui rapportent autant ».
Dans un contexte où la parole raciste se banalise, s’attaquer à Dieudonné, c’est risquer de faire indirectement la publicité de l’humoriste galvanisé par les convocations judiciaires et qui remplit les salles de spectacle trois fois par semaine à Paris.
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(Vidéo) Dieudonné : la justice saisie par Radio France
après les propos sur Patrick Cohen (France Inter) diffusés sur France 2
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