Les hôpitaux français doivent faire face à d’importants problèmes budgétaires et une partie des établissements sont dans l’impossibilité de verser le salaire du personnel.

Depuis la mise en place des nouvelles règles dites de Bâle III, les institutions financières contraintes d’augmenter leurs fonds propres pour couvrir leurs risques, limitent l’accès au crédit aux collectivités locales et également aux hôpitaux.

En cinq ans l’endettement des hôpitaux a doublé.

Entre 2005 et 2010 la dette publique hospitalière a doublé pour atteindre 24 milliards d’euros indique un rapport du Sénat.

Selon l’agence de notation Moody’s, cette pression financière va être accrue avec l’objectif de retour à l’équilibre en 2017 que s’est fixé la France qui devrait imposer de nouvelles «contraintes budgétaires sur les transferts de fonds publics» vers le secteur hospitalier.

Le quotidien Les Echos indique que le gouvernement envisage de mobiliser une partie des 10 milliards d’euros non affectés du grand emprunt vers ce secteur en difficulté financière.

Dans une récente tribune aux Echos Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) indiquait «Faute de trésorerie, certains hôpitaux pourtant en bonne santé financière pourraient se voir à très court terme dans l’incapacité d’honorer leurs charges ».

« Ce manque criant de liquidités altère par ailleurs la capacité des établissements publics : plusieurs chantiers sont à l’arrêt, des achats de biens médicaux ont été reportés et le risque est réel que des établissements soient contraints de renoncer à des projets essentiels à leur modernisation et à l’amélioration de la prise en charge des patients».

La FHF souhaite la création d’un Livret H

fondé sur le modèle du Livret A

La FHF souhaite la création d’un Livret H fondé sur le modèle du Livret A qui serait géré par la Caisse des dépôts et permettrait de rémunérer la trésorerie des établissements qui connaissent des difficultés financières.

La FHF écrit :«La persistance de la crise d’accès aux liquidités bancaires qui touche depuis plus d’un an les hôpitaux et les collectivités locales, impose des solutions nouvelles dont la mise en œuvre doit être extrêmement rapide».

En raison notamment de la détérioration rapide de la situation financière du CHU de Fort-de-France, en Martinique, l’agence de notation Moody’s a dégradé vendredi la note des Centres Hospitaliers Régionaux Universitaires (CHRU) et des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU).

Pour emprunter de l’argent auprès des investisseurs du marché obligataire auquel ils sont soumis depuis 2009, les hôpitaux risquent de devoir payer plus cher à l’avenir, des frais qui s’ajouteront aux prêts bancaires.

Ce lundi la ministre de la Santé, Marisol Tourraine a déclaré travailler à la recherche de financements innovants pour les hôpitaux.

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