La chancelière allemande Angela Merkel qui sera mercredi soir à l’Élysée, a prévenu mardi qu’elle refusera la mutualisation des dettes «tant qu’elle vivra».

Autour d’un dîner de travail, Merkel et Hollande tenteront mercredi soir de rapprocher leurs positions à la veille d’un Conseil européen qui s’annonce déterminant pour la zone euro minée par l’austérité.

De profondes divergences devront être dépassées entre les deux dirigeants.

L’acceptation par Merkel vendredi à Rome de mobiliser 120 milliards d’euros en faveur de la croissance, a été perçue comme le signal d’une «première étape» par François Hollande.

La suite du programme s’annonce plus délicate. Le président français s’oppose aux abandons de souveraineté réclamés en échange de la solidarité germanique par la chancelière allemande.

«aussi longtemps que je vivrai»

Dès mardi, Mme Merkel a annoncé la couleur sur ce qu’elle comptait proposer lors du Conseil européen.

La la chancelière allemande a affirmé mardi que l’Europe ne partagera pas totalement la responsabilité de la dette «aussi longtemps que je vivrai» a t-elle indiqué devant les députés de sa coalition conservatrice-libérale.

Un message d’avertissement à François Hollande qui se montre insistant sur la question de la mise en place d’eurobonds visant à mutualiser la dette.

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Tant qu’il n’y aura pas «plus de contrôle» des finances des États de la zone, Berlin s’y opposera a t-elle précisé.

Merkel a d’ores et déjà fixé ses limites face aux revendications de ses partenaires européens.

«Quand je pense au sommet, ce qui m’inquiète c’est qu’il y aura toutes sortes d’idées de mutualisation de la garantie des dettes souveraines et trop peu d’idées pour plus de contrôle» des finances des États, a-t-elle indiqué.

«Il doit y avoir un équilibre entre garantie mutuelle et contrôle», quitte à transférer pour cela davantage de prérogatives à l’échelon européen a t-elle ajouté.

Merkel compte sur la constitution pour écarter les projets d’euro-obligations et «eurobonds» qui seraient «contraires à la Constitution» allemande ainsi qu’«économiquement erronés» et «contre-productifs».

Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, a appuyé l’idée d’un référendum afin de réviser la Constitution allemande et permettre un transfert de compétences à Bruxelles.

L’élection au suffrage universel du président de la Commission européenne est par ailleurs souhaitée par Berlin.

Angela Merkel qui doit faire face à des échéances électorales, veut notamment rallier une majorité des deux tiers au Bundestag, vendredi, pour la ratification du MES (Mécanisme européen de stabilité).

La défaite de la CDU face au SPD et aux Verts aux élections en Rhénanie-Du-Nord-Westphalie le 13 mai dernier a été perçue comme un avertissement, peut-être, l’avant-dernier à la veille des élections de 2013 en Allemagne.

Tags: Allemagne, Angela Merkel, Crise de la dette, Croissance, eurobonds, François Hollande, Zone euro