L’économiste et écrivain Jacques Attali s’est exprimé à propos du rapport que doit remettre début novembre, le commissaire à l’Investissement Louis Galois.
Dans un entretien à RTL, Jacques Attali a réagi au rapport sur la compétitivité et a évoqué le gaz de schiste pour lequel il se prononce très clairement pour son exploitation.
Jacques Attali « Pour moi il ne faut exclure aucune source de richesse et l’exemple américain le montre. Le gaz de schiste est une promesse immense. Mais en même temps la façon dont les Etats Unis les ont extrait jusqu’à présent, était absolument scandaleuse, catastrophique et extrêmement dangereuse.
Donc je suis pour continuer à très grande vitesse à améliorer le processus d’extraction du gaz de schiste et déclarer qu’on peut les extraire, puisqu’on a la chance d’en avoir en France, semble t-il beaucoup, à partir du moment où on aura une exploitation qui sera raisonnable.
Mais on ne peut pas attendre que améliorer le processus d’extraction du gaz de schiste protège la nature, jusqu’à la moindre herbe ou plante verte.
Parce-que il y aura certainement quelques dégâts à l’environnement.
« la France peut retrouver un taux de croissance supérieur à 3% »
RTL : Le président de la république F. Hollande a déclaré que, quel que soit le contenu du rapport, qu’il dit ne pas avoir encore lu, le rapport n’engage que son auteur. Donc on peut douter de l’utilité de ce type de rapport ?
Jacques Attali : Non c’est normal, moi j’ai présidé une commission qui a rendu un rapport qui reste extrêmement valable et qui sera à ma connaissance assez largement repris dans le rapport de Louis Galois.
Nous sommes en démocratie. Ce sont les hommes politiques qui reçoivent les louanges ou les critiques. C’est eux qui décident. C’est normal. Les experts apportent leurs connaissances en toute liberté d’esprit, c’est leur grandeur. D’une certaine façon ils parlent au nom des générations suivantes, puisqu’ils prennent le risque d’être impopulaires.
La question est de savoir si les hommes politiques peuvent parler aussi au nom des générations suivantes, et avoir le courage de prendre le risque d’être impopulaires.
RTL : Delphine Bartho a dit que le débat est clos sur le gaz de schiste. François Hollande l’a rappelé ++ Pour mon quinquennat, l’affaire est réglée : on ne fait pas le gaz de schiste++ Pourquoi faire alors un tel rapport ?
Jacques Attali : D’abord parce-que le problème de la compétitivité ne se règle pas à la question du coût du travail qui est une dimension importante, ni à la question du gaz de schiste. C’est très compliqué.
Sur la compétitivité nous avions proposé quelques 300 et quelques propositions , c’est la réforme de l’école, c’est la sécurité professionnelle de ceux qui sont menacés de perdre leur emploi, il y a énormément de choses, des professions réglementées etc..
Donc le fait que nous ayons une source d’énergie qui va d’ailleurs donner une nouvelle chance à la surpuissance américaine, qui eux vont l’exploiter sans limite, devrait nous laisser ouverts.
Le principe de précaution quand il appliqué de façon excessive est désastreux. Il ne faut jamais dire NON de manière définitive. On peut dire non peut-être, non si…mas jamais NON de manière définitive. Vous avez vous même cité une phrase du président qui disait « dans l’état actuel des choses ».
Ce qu’on peut régler par exemple c’est qu’on ne se lance pas de façon plus active dans la recherche pour trouver des façons plus douces, moins destructrices de l’environnement. Il est inimaginable que la France n’utilise pas ces ressources naturelles.
RTL : Jacques Attali vous faisiez 316 propositions en 2008 pour libérer la croissance. Les prévisions de croissance 2013 c’est 0 dans l’OCDE et notamment en France. Donc on a rien appliqué de ce que vous préconisiez ?
Jacques Attali : On a appliqué un petit tiers ou un gros quart.Et j’avais toujours dit que c’est comme une recette de médecin. Si un médecin vous donne une série de médicaments et que vous ne prenez que ceux que vous avez envie, le médecin ne peut pas vous garantir que ça va être efficace.
Donc on n’a pas appliqué un certain nombre de réforme en particulier sur la recherche, l’innovation, l’école, la réduction des dépenses publiques, toute une série de choses très importantes qui permettraient à la compétitivité française…
Moi je suis convaincu que la France peut retrouver un taux de croissance supérieur à 3%, j’en suis absolument convaincu dans les 10 ans surtout si on crée un espace politique commun en Europe et si on redéveloppe des technologies nouvelles . On est particulièrement bien placés pour attirer les innovateurs.
Il est plus agréable de vivre en France que dans beaucoup d’autres pays pour chercher, pour innover et créer des entreprises, c’est une question de volonté politique et je crois que la France a un potentiel de croissance extrêmement élevé.
voir aussi :(Vidéo) Canal + : « Valérie Trierweiler le changement c’est trop tard » ( Les Guignols)
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