L’économiste et écrivain, Jacques Attali s’est exprimé à l’occasion du LH Forum sur l’économie positive et responsable, qui se tient jusqu’à vendredi au Havre.
Dans un entretien accordé vendredi 14 septembre 2012 à 20 Minutes Jacques Attali déclare « Une chance sur deux pour que l’euro n’existe plus à Noël». Extrait.
A la question ++L’altruisme, ( est-il ) un remède à la sortie de crise ?++ Jacques Attali répond :
Oui, car on ne sortira pas de la crise sans changer notre système de valeurs, sans faire en sorte que la société ne soit plus juste qu’une juxtaposition d’autismes.
Interrogé sur ses positions alarmiste il y a moins d’un an sur la situation de la zone euro, l économiste déclare :
L’Europe progresse vers un fédéralisme politique. Avec le mécanisme d’intervention actée la semaine dernière par la BCE, la mutualisation des dettes est faite.
« il faut aussi créer un statut spécial pour les entreprises positives »
La question est de savoir si désormais, nous allons aller jusqu’à la dimension politique, avec notamment un ministère européen des finances. Nous avons mis le doigt dans l’engrenage. On a compris que c’était ça où la fin de l’Europe.
Après avoir beaucoup hésité, on a choisi plus d’Europe. C’est se rendre compte que l’intérêt de la Grèce, c’est l’intérêt de l’Allemagne. De même, la France a intérêt que l’Espagne aille bien. C’est ça l’altruisme. : J’ai intérêt que l’autre aille mieux. Et l’Europe en est un exemple.
En ce qui concerne les mesures très pratiques qui pourraient être appliquées dès maintenant en France , Jacques Attali déclare :
Encourager davantage les fonds d’investissement à miser dans l’économie sociale en leur permettant, contrairement à aujourd’hui, d’investir plus 10% de ce qu’ils collectent. Il faut aussi créer un statut spécial pour les entreprises positives, entre les entreprises classiques et les associations, comme aux Etats-Unis avec à la clé, notamment des avantages fiscaux.
A propos de l’objectif de 3% de déficit en 2013 en France, Jacques Attali indique :
Le 3%, c’est une règle. Il faut le faire et essayer de le respecter. Mais il faut savoir que si on ne fait que ça, on court à notre perte. En effet, il ne sera pas possible de réduire la dette en raison de la diminution des recettes fiscales (en raison du recul de la croissance : ndlr). C’est pourquoi il faut aussi des éléments de croissance.
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