L’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin lance un appel au chef de l’État dans un entretien au Figaro publié samedi afin que le lancement de sa campagne présidentielle soit avancé.
Pour le sénateur de la Vienne, le Président, s’il veut être réélu, «doit porter la rupture de la rupture». Extrait.
Interrogé sur les leçons que Nicolas Sarkozy doit tirer de la perte du Sénat par l’UMP, l’ancien Premier ministre répond :
« Reconnaissons d’abord la défaite, même si pour beaucoup, on a plus donné que perdu le Sénat. Le dialogue entre l’exécutif et les élus locaux s’est soldé par une incompréhension profonde ».
Il précise « Le recul de la décentralisation a été un contresens. Nous avons payé «cash» le virage jacobin de l’exécutif. Même si cette élection est complètement déconnectée de la présidentielle, il n’en reste pas moins nécessaire aujourd’hui de renouer un dialogue authentique avec les territoires de France et les forces vives enracinées dans ces territoires. L’absurdité est au maximum quand les territoires jouent contre l’État ».
En ce qui concerne les chances pour Nicolas Sarkozy de gagner en 2012, Jean-Pierre Raffarin répond :
« Il faut qu’il gagne car l’avenir du pays est menacé par un bouleversement mondial de très grande ampleur. Le monde est déboussolé. L’histoire change de cap. La richesse passe de l’Ouest à l’Est.
Le développement passe du Nord au Sud. La rupture en 2012, c’est celle du monde. Trois changements majeurs se profilent: le monde sera plus asiatique qu’américain; l’Europe plus bilatérale (avec le couple franco-allemand) que multilatérale;
la France connaîtra un grand mouvement démographique en entrant dans l’ère post-baby-boom, la génération 68 se retirant progressivement de la vie active alors qu’elle a pesé sur tous les choix de la France de manière significative depuis cette date ».
« Pour une France nouvelle, il faut un Sarkozy nouveau »
Jean-Pierre Raffarin ajoute :
« Pour une France nouvelle, il faut un Sarkozy nouveau. Dans ce contexte, la continuité ne peut être victorieuse. Nicolas Sarkozy doit porter la rupture de la rupture. Il doit porter le changement ».
« Il peut être la force qui protège. Il doit trouver de nouvelles propositions, comme la taxe anti-délocalisations, favoriser la mise en commun de certaines politiques avec l’Allemagne (sur la recherche, l’agriculture, la fiscalité…), s’adresser aux nouvelles générations préoccupées de développement durable, de maîtrise de la dette et d’éducation. Au-delà des propositions nouvelles, il doit également changer ses équipes de campagne et incarner lui-même ces changements » estime l’ancien Premier ministre
Partager : |
|
Tweet |
|
|
|