Denis Monneuse sociologue qui publie « L’absentéisme au travail, de l’analyse à l’action ! » (Afnor) analyse cette tendance dans un entretien au Point. Extrait.
A la question ++Les Français sont-ils vraiment des glandeurs ?++ Denis Monneuse répond :
Denis Monneuse : En France cohabitent à la fois des « glandeurs » et des gens qui travaillent énormément. Les deux catégories se côtoient parfois dans la même entreprise. Au sein du clan des désoeuvrés, certains le sont de manière passive : ils auraient envie de travailler, mais ont été mis au placard ou sont devenus inutiles parce que leur métier est en voie de disparition. Et puis il y a une autre catégorie, celle des professionnels de l’absentéisme.
Interrogé sur le le profil « du glandeur professionnel », Denis Monneuse répond :
Ce sont des gens qui connaissent très bien le droit du travail et les conventions collectives. Ils se débrouillent pour être régulièrement en arrêt maladie sans perte de salaire. Cela peut se cumuler avec du présentéisme contemplatif. Le salarié vient sur son lieu de travail mais se livre à des activités personnelles : il répond à ses e-mails, réserve ses vacances, boursicote…
Les DRH ne sont pas dupes : l’un d’entre eux me racontait ainsi que, chaque fois qu’il visite l’open space, c’est fou le nombre de personnes qui cliquent frénétiquement sur leur souris pour changer la fenêtre sur leur écran !
A Travaille-t-on moins en France qu’ailleurs ?
En l’absence de chiffres officiels, il est difficile d’établir des comparaisons. Néanmoins, une étude de 2007 (1) montrait que la France présentait le taux d’absentéisme le plus élevé d’Europe. Habituellement, les pays où l’absentéisme est fort sont ceux où les salariés ont peu de vacances, parce qu’ils compensent. Les Français, eux, ont à la fois beaucoup de vacances et un taux d’absentéisme élevé ! (…)
Et dans les administrations ?
On constate un fort taux d’absentéisme dans toutes les entreprises qui ont des grilles de rémunération à l’ancienneté. Certains salariés, plus productifs que d’autres, sont alors tentés de rétablir une forme d’équité en travaillant moins ou en prenant davantage de congés maladie.
Les suicides professionnels plus fréquents dans les entreprises publiques ?
A la question ++Pourquoi les suicides professionnels frappent-ils plutôt les entreprises publiques, alors que la pression est moindre que dans le privé ? + Denis Monneuse répond :
Justement, parce que le changement est plus violent. Vous demandez brutalement à des gens qui ont travaillé dans un certain confort d’être plus productifs : c’est un choc ! En même temps, ils ne démissionnent pas, car ce serait encore plus dur dans le privé. Ils se sentent piégés.
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