Dans un entretien à Jacky Goldberg, critique de cinéma aux Inrocks, Jean-Claude Van Damme à l’occasion de la sortie en salles d’Expendables 2, avec Silvester Stallone, Chuck Norris et Arnold Schwarzenegger, l’acteur parle de son jeu d’acteur « bipolaire », de son expérience sur Expendables 2.
Il explique également pourquoi dans un film qu’il vient de tourner « Enemies Closer », il a inventé un passé troublé à son personnage ce qui lui a permis d’entrer dans la peau d’un « méchant ».
« Mon personnage est un méchant-méchant, genre vraiment méchant – mais qui est aussi végétarien. Le directeur c’est Peter Hyams, avec qui j’ai fait Time Cop. Donc je vais chez lui je lui dis : ++Attends, je suis un méchant, ok, mais pourquoi je suis un méchant ?++ Il me regarde, il me dit : ++T’es méchant parce que t’es méchant !++
« Peut-être qu’un jour j’ai été élevé dans une ferme,
et je suis tombé amoureux d’une oie »
Je lui dit ++Attends, tu deviens pas méchant parce que t’es méchant. Il y a forcément une raison. Pourquoi je suis méchant ? Et puis pourquoi je suis végétarien aussi ? Méchant c’est une chose, mais végétarien putain ?++ Et alors je me mets à lui raconter une histoire. Peut-être qu’un jour j’ai été élevé dans une ferme, et je suis tombé amoureux d’une oie. Wa wa wa ( il fait le bruit d’une oie) Et peut-être qu’on a tué my goose et que j’ai snapé – claqué des doigts- Imagine ».
Le journaliste précise que soudain il se lève :
« Je suis devant un gars en train de mourir, il est au sol, dans une forêt, immobilisé. His guts are coming out : aaargh [il imite le son d’une agonie]. C’est un vieux monsieur, mes hommes sont prêts à le tuer, et là je dis : ++Stop, stop, stop ! He’s a good man++ ».
Il ajoute « Je prends une pomme au sol, et je rajoute : ++Look, he’s growing organic apple++. Alors je vais vers le gars, bleeding and everything, et je lui dis : ++Let me tell you a story++. When I was with my grandma, at the farm. I had a beautiful white goose. Her name was Edith. Like Edith Piaf. You know like ++moi je vois la vie en rose…++ et je commence à danser devant le mec, le mec en train de saigner n’oublie pas ! ‘ »
« Je danse un peu et je lui dis ++One day, it was on Christmas eve, I was invited at my grandma’s and she gave me goose liver. I ate it, and then she told me ++Do you like the taste of Edith ?++ »
Jean Claude Van Damme simule alors qu’il vomit le foie de son oie blanche Edith (« And i start to puke all over the fucking place »), selon lui c’est ce passage qui fait basculer son personnage dans la noirceur et qu’il disjoncte: « Et puis je prends mon couteau et je commence à la tuer. Et schlack [il simule qu’il enfonce un couteau] !! Sauf que c’est le mec que je poignarde tu vois »
« Bref, cette bipolarité de pouvoir méchant, c’est un truc super. Finalement le directeur –réalisateur- est venu me voir pour me dire qu’il aimait bien mon idée de goose liver. It was a conviction for me. Au final, y a même pas besoin de mettre la scène dans le film. Tout ce qui compte, c’est que je l’aie dans la tête. Et alors je peux faire mon jeu d’acteur. »
L’intégralité de l’interview à lire dans les Inrocks.
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