Quelques jours avant le nouveau règlement de comptes survenu dans la nuit de mercredi à jeudi à Marseille, Samia Ghali, sénatrice-maire des XVe et XVI arrondissements de Marseille préconisait le recours à l’armée dans un entretien au Parisien et dresse un constat alarmant. Extrait.
Interrogé sur la manière dont la drogue est parvenue à gangrener les cités marseillaises, l’élue répond : « Je suis née et j’ai grandi dans ces cités. Je les pratique depuis toujours. J’ai vu la situation se dégrader progressivement. La drogue y a fait son apparition vers les années 1987-1988(…) ».
« le 1er employeur des jeunes c’est le trafic de drogue »
A la question « Les pouvoirs publics ont-ils laissé les trafics s’installer ? » Samia Ghali, répond :
« Oui, j’en suis convaincue. J’ai vu des mères pleurer en demandant à la police d’aller arrêter leurs enfants qui se droguaient et les dealeurs qui leur vendaient leurs doses. Sans résultat. Personne n’a réellement pris conscience de l’ampleur du phénomène. Je pense qu’à un moment certains se sont dit : « Tant qu’ils meurent entre eux, ça nous débarrasse. »
Aujourd’hui, le premier employeur des jeunes à Marseille, c’est le trafic de drogue. Et je n’ai pas peur de le dire. Il y a mêmes des filles qui dealent. Ici, la délinquance s’est professionnalisée. Le trafic fait vivre des familles entières. Je pense que les autorités ne mesurent pas la gravité de la situation.
Il faut commencer par casser les barres d’immeubles pour désenclaver les cités. Ensuite, je prône le recours à l’armée pour bloquer l’accès des quartiers aux clients des dealeurs. Comme en temps de guerre, avec des barrages.
Et même si cela doit durer un an ou deux, il faut tenir. Combattre les dealeurs revient à combattre une fourmilière. Vous en arrêtez dix, dix autres se présentent aussitôt pour les remplacer. Il faut également rétablir le service militaire pour obliger les jeunes qui arrêtent l’école trop tôt à sortir de leur quartier et à apprendre la discipline » estime la sénatrice PS.
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