Google menace de ne plus référencer les médias français en cas de d’adoption d’une loi visant à lui faire payer une taxe, indique le moteur de recherches dans un courrier adressé aux ministères.
Ce qui met en colère Google c’est la taxe demandée par certains éditeurs de presse pour le référencement de leurs articles de la part du moteur de recherches américain.
Le groupe écrit dans un courrier adressé à plusieurs ministères et à l’AFP Google « ne peut accepter » que l’instauration d’un tel droit « mette en cause son existence même et serait en conséquence contraint de ne plus référencer les sites français ».
« Ce n’est pas avec des menaces qu’on traite avec un gouvernement
démocratiquement élu ». ( Aurélie Filipetti)
La ministre de la Culture n’a pas apprécié le courrier du géant de l’internet adressé ce jeudi à plusieurs cabinets ministériels.
Le moteur de recherche constitue la source principale de trafic pour la plupart des médias français et cette menace de cesser leur référencement aurait des conséquences décisives.
Un projet de loi présenté début septembre à Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, vise à rééquilibrer les relations économiques entre la presse et les moteurs de recherche.
A l’origine de cette initiative, Nathalie Collin, coprésidente du Nouvel Observateur et les patrons du Figaro et des Echos qui doivent faire face une tourmente économique.
L’association de presse IPG regrette le « refus absolu de concertation de l’acteur dominant du marché »
Le projet de loi prévoit qu’en contrepartie de leur renoncement à faire interdire l’indexation de leurs contenus par les moteurs de recherche, les éditeurs de presse » demandent la création d’un droit voisin qui permettrait de faire payer par les moteurs de recherche une juste rémunération, chaque fois qu’un de nos contenus est indexé ».
Ces patrons réclament la mise en place d’une commission paritaire réunissant les deux parties afin de fixer les prix et redistribuer les sommes versées.
Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture dit ne pas apprécier « le ton » du géant de l’internet « Je suis un peu surprise par le ton de la correspondance » de Google, explique t-elle.
« Ce n’est pas avec des menaces qu’on traite avec un gouvernement démocratiquement élu ».
Aurélie Filippetti ajoute « Aujourd’hui, des sites qui agrègent des contenus comme Google utilisent aussi la notoriété des éditeurs de presse ainsi que ce qu’ils produisent. Il est donc légitime que les éditeurs de presse s’interrogent sur la manière dont il faut faire participer ceux qui diffusent leur contenu à leur financement ».
La ministre précise qu’ avant un éventuel projet de loi sur le sujet, une concertation aurait lieu avec Google.
Une rencontre demain vendredi au ministère de l’Economie numérique avec les représentants de Google France a été annoncée par la ministre Fleur Pellerin.
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