Jean-Louis Gassée, ancien numéro 2 d’Apple, s’est exprimé depuis la Californie sur BFM Radio dans l’émission de Fabrice Lundy pour commenter les réactions après la présentation mondiale de l’Ipad. Extrait.
« Le principal gagnant avec l’iPad sera la presse.
Selon Jean-Louis Gassée la tablette d’Apple va bouleverser notre manière d’aborder les journaux.
Actuellement les éditions Web sont selon lui, sont des « sous-produits » des versions papier et seront demain le centre de gravité du secteur.
Réaction après la présentation mondiale de l’Ipad.
Jean-Louis Gassée : « Les allumés de la Silicon Valley sont divisés : il y a ceux qui disent qu’il n’y a pas de caméra, qu’il manque ceci ou cela, qu’il n’y a pas de multitâche, etc., et il y a ceux qui pensent que c’est un produit simplissime, léger à tout point de vue, y compris intellectuellement, dans le sens facile à utiliser.
(…) Je me souviens du débat qu’il y avait eu à la sortie de l’iPhone il y a maintenant trois ans, tout ce que l’on disait ; quand les premiers sont tombés entre les mains des utilisateurs, cela a été complètement différent, en particulier pour ce qui est de la navigation sur le Web ».
L’iPad aussi révolutionnaire que l’iPhone ?
« C’est moins révolutionnaire, on en vendra certainement moins que l’iPhone, parce qu’il n’y a pas de fonction téléphone, parce que c’est un produit assez grand, que l’on ne peut pas mettre dans une poche.
D’un autre côté, c’est un produit qui va révolutionner tout de même la consommation de journaux, de quotidiens, de magazines, de livres, de télévision, parce que la télévision classique est en train de changer.
Vous allez pouvoir, dans un avion, voir des séries télévisées que vous avez enregistrées « derrière votre dos », quand vous étiez encore à terre.
Bref, il y a toutes sortes de choses que l’on ne fait pas avec un netbook, avec un notebook ni avec un portable ou un iPhone, que l’on va pouvoir faire avec l’iPad. J’ajouterai tout de même, moi qui écris des chroniques hebdomadaires, je ne peux pas les écrire sur mon iPhone mais que je vais pouvoir les écrire sur un iPad. »
Il poursuit « C’est très difficile pour la presse de monétiser ses journaux ou ses magazines sur le Web.
Là, s’ils concluent un accord avec Steve Jobs pour vendre un numéro du Monde, du Point ou de L’Express, d’un clic dans la bibliothèque iTunes vous le téléchargerez dans votre iPad, vous pourrez ensuite le feuilleter à votre guise ».
« Le Monde, par exemple, coûte 1,30 euro ; s’il est vendu 60 centimes d’euro, moins les 30 % d’Apple, il reste 42 centimes pour Le Monde, sans le carbone, sans les ouvriers du Livre, sans les NMPP. Vous imaginez que cela peut être un bénéfice énorme pour Le Monde ».
Il ajoute :
« Le problème, c’est la psychologie des nantis du monde de l’édition, qui ont du mal, dans leurs tripes, à voir que le centre doit se déplacer sur Internet et que le papier doit être un sous-produit de l’Internet, alors qu’aujourd’hui, quand on regarde malheureusement le site de certains grands journaux que je ne nommerai pas, on voit très bien que le Web est un sous-produit du papier. Cela doit changer ».
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