L’auteur de bandes dessinées Jacques Tardi créateur d’Adèle Blanc-Sec âgé de 66 ans fait chevalier le 1er janvier 2013 aux côtés de Bruno Podalydès ou Jean-Pierre Léaud a dit sa «stupéfaction» qu’on lui ait attribué cette décoration et justifie son refus par sa volonté de «rester un homme libre».
Jacques Tardi célèbre auteur de bandes dessinées «refuse avec la plus grande fermeté» la Légion d’honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier 2013.
« Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien
et je n’ai jamais rien demandé »
Il a justifié son refus par le le fait de vouloir «rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit», a-t-il indiqué mercredi à l’AFP.
«J’ai appris avec stupéfaction par les médias, au soir du 1er janvier, que l’on venait de m’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé au préalable, la Légion d’honneur !» a t-il ajouté.
Dans un communiqué séparé Tardi, qui vient de publier Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B (Casterman) a précisé «Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit. C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse cette médaille».
Il ajoute «Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose», ajoute Jacques Tardi, qui s’est aussi beaucoup penché sur la Grande Guerre (Putain de guerre !, C’était la guerre des tranchées…).
«Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n’ai jamais rien demandé. On n’est pas forcément content d’être reconnu par des gens qu’on n’estime pas» poursuit l’auteur.
La Légion d’honneur est attribuée sans qu’elle ne soit demandée. Les ministres adressent les dossiers à la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur et sont ensuite instruits par le Conseil de l’ordre de la Légion d’honneur.
Les décisions soumises au président de la République.
Pour «prendre rang», il faut se faire décorer lorsque son nom apparaît dans le Journal officiel.
Avant Tardi, Georges Brassens, Louis Aragon, Léo Ferré, Albert Camus, Claude Monet à Hector Berlioz, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir ont refusé la Légion d’Honneur pour des raisons multiples.
La chercheuse Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels, avait refusé en août 2012 cette décoration et écrit à la ministre du Logement, Cécile Duflot, son refus afin de dénoncer l’«indifférence» qui touche la santé au travail et l’impunité des «crimes industriels».
La promotion de la Légion d’honneur du 1er janvier 2013, qui récompense les « mérites éminents acquis au service de la nation », a distingué cette année 681 personnes, parmi lesquelles les trois militaires tués en mars 2012 par Mohamed Merah.
Sont élevés à la dignité de grand’croix : Yvon Gattaz, président d’honneur du Medef ; Fred Moore, ancien chancelier de l’ordre de la Libération ; Jean-Pierre Serre, mathématicien.
Sont élevés à la dignité de grand officier : Jean Daniel, journaliste, fondateur du « Nouvel observateur » ; Louis Schweitzer, ancien PDG de Renault, président d’Initiative France (ex-France Initiative).
Sont notamment promus au grade de commandeur : Paul Bouchet, président d’honneur d’ATD-Quart monde ; Édouard Brézin, physicien ; Roger Godino, ancien président d’Action contre la faim ; Antoine Prost, historien de l’éducation ; Gisèle Halimi, avocate, militante féministe ; Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce ; Serge Haroche, prix Nobel de physique.
Sont notamment promus au grade d’officier : Alain Cordier, inspecteur général des finances, ancien président du directoire de Bayard ; Teresa Cremisi, PDG de Flammarion ; Claudy Lebreton, président du conseil général des Côtes-d’Armor ;
Egalement promus au grade d’officier, André Marcon, président de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie ; Louis Mexandeau, ancien ministre ; Jean-Charles Naouri, PDG du groupe Casino ; Françoise Nyssen, PDG d’Actes Sud ; Pascal Quignard, écrivain ; P. Thierry de Roucy, fondateur des Points-Coeur ; Hugues Sibille, président de l’Avise.
Sont notamment promus au grade de chevalier : Philippe Aghion, économiste ; Sœur Bénédicte, responsable de la congrégation des Sœurs de Marie-Joseph et de la Miséricorde au dépôt du Palais de Justice de Paris ; Rémi Brague, philosophe ; Hubert Chicou, membre du directoire du groupe Bayard ; P. Daniel Duigou, prêtre et écrivain ; Mgr Antoine Hérouard, secrétaire général de la Conférence des évêques de France ;
Egalement promus au grade de chevalier : Geneviève Fraisse, philosophe ; Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique, ancien président d’Emmaüs-France ; Jean-Pierre Léaud, comédien ; Jean-Pierre Leguay, organiste titulaire de Notre-Dame de Paris ; Micheline Loire, fondatrice de la Galerie du vitrail ; Marcel Manoël, ancien président du conseil national de l’Église réformée de France ; Francis Messner, universitaire, spécialiste du droit des religions ; Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux ;
Denis Pelletier, président de l’École pratique des hautes études, coauteur d’« A la gauche du Christ » ; Étienne Pinte, président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté, ancien maire de Versailles ; Myriam Revault d’Allones, philosophe ; Jacques Tardi, auteur de bandes dessinées ; P. Jean-Michel de Tarragon, dominicain, professeur à l’École biblique de Jérusalem ; Sœur Geneviève de Thélin, directrice du Collège du Sacré-Cœur de Ghamra (Égypte) ; Agnès Van Zanten, sociologue.
Voir aussi :F. Hollande aurait enregistré 4 fois ses vœux télévisés lundi
Partager : |
|
Tweet |
|
|
|