Afin de poser des prothèses à leurs patients, deux praticiens officiant dans des centres de santé parisiens sont accusés d’abîmer des dents saines.
Dans le but de facturer des couronnes et des bridges, deux praticiens officiant dans des centres de santé parisiens sont accusés d’abîmer des dents saines.
« Il racontait à des pauvres gens qu’il allait leur faire une
bouche de star sans qu’ils n’aient rien à débourser »
Le syndicat CFDT-Santé multiplie depuis plusieurs semaines, les courriers contre la « politique de soins business » que mèneraient des dentistes du Cosem, une association à but non lucratif qui regroupe 375 praticiens et compte trois centres de santé à Paris.
Une assistante dentaire a confié au Parisien sous couvert d’anonymat, « J’ai travaillé ponctuellement avec l’un d’eux au centre Atlas, dans le XIXe. C’était une horreur. Il racontait à des pauvres gens qu’il allait leur faire une bouche de star sans qu’ils n’aient rien à débourser. Et les patients ne retenaient que ça, sans toujours comprendre vraiment ce que cela signifiait. »
Une spécialiste précise « Quand votre garagiste vous dit qu’il y a une pièce à changer sur votre voiture, en général, vous lui faites confiance. Alors imaginez quand, en plus, il vous dit que c’est gratuit ».
Sur les quelques 80 employés par le Cosem, deux dentistes seraient plus particulièrement visés.
Selon Jean-Paul Boidard, délégué CFDT, plusieurs dentistes poseraient des « prothèses dentaires céramiques multiples, alors même que l’état dentaire des patients ne le nécessite pas » indique t-il dans une lettre adressée le 3 décembre au président de l’Union des caisses d’assurance maladie.
Selon le délégué CFDT ce serait surtout des bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire, qui assure une protection et une prise en charge de certaines prothèses, qui seraient les victimes.
Pierre-Charles Lansade, le président du conseil départemental de l’ordre estime « Si ces faits étaient avérés, il s’agirait de mutilations, ce qui pourrait aboutir à des sanctions pénales, mais pour l’heure, nous n’avons encore rien pour étayer ces accusations » précise t-il.
Le dossier serait notamment « suivi de près » par l’agence régionale de santé et la Sécurité sociale mènerait actuellement des contrôles.
Voir aussi:« J’ai honte de notre pays ! Je conseille à mes enfants de partir » (Gérard Lanvin)
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