Mardi 16 mars 2010, Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes poursuivent leurs investigations sur les grandes questions de santé publique dans un numéro consacré au thème : Régime produits minceur- La grande Arnaque.Un secteur qui fait de plus en plus recette !
Un secteurimportant qui, en l’absence de réglementation, échappe plus ou moins à tout contrôle.
Le film de Magali Cotard est suivi d’un débat avec experts et médecins auquel le téléspectateur est invité à participer.
Alors que la taille mannequin était plutôt le 42 dans le passé, on en est aujourd’hui au 34 !
« La silhouette idéale a évolué en même temps que le statut de la femme dans la société », analyse le sociologue Claude Fischler.
Ainsi, selon une étude Nutrinet menée fin 2009 par le ministère de la Santé, 63 % des femmes qui ne sont pas en surpoids veulent maigrir. De quoi alimenter le vaste marché qui s’est constitué autour de la minceur.
Pour vendre leur méthode, les nutritionnistes se mettent maintenant en scène. « Un régime suivi par un « people » », « une méthode qui vient des Etats-Unis »… sont par exemple des arguments qui fonctionnent bien, explique le Dr Jean-Michel Cohen.
Mais, attention, prévient le Dr Jean-Philippe Zermati : « Avec la multiplication des régimes, on met des tas de personnes en situation de grossir. » Le problème n’est en effet pas la perte de poids mais la stabilisation de celui-ci : car après les périodes de privation viennent souvent le laisser-aller et le fameux effet de yo-yo.
Le « diktat » des magazines de mode ?
« Aujourd’hui, une femme de 50 ans a fait en moyenne quatre régimes dans sa vie, alors qu’une femme de 25 ans en a déjà fait huit. »
Souvent mis en cause, les magazines ne sont pas étrangers à cet engouement pour la ligne svelte.
Sur douze couvertures annuelles de Top Santé, dix sont consacrées aux régimes. Et si l’on épluche plus dans le détail les journaux féminins, on constate que les tenues légères sont désormais à la une neuf mois sur douze, au lieu de trois mois sur douze il y a trente ans.
« Le « spécial mincir » des années 1980 est même devenu un « spécial maigrir » dans les années 1990 », constate la nutritionniste Annie Lacuisse-Chabot. Mode oui, mais pas seulement, tempère Sophie Delaugere, directrice de la rédaction de Top Santé, selon qui « les femmes cherchent des conseils pour manger mieux, manger bien ».
Il n’en demeure pas moins que l’épidémie des régimes progresse chaque année en France : aujourd’hui, une femme de 50 ans a fait en moyenne quatre régimes dans sa vie, alors qu’une femme de 25 ans en a déjà fait huit. De fait, les ventes de compléments alimentaires et de cosmétiques minceur explosent.
Elles représentent un marché de quelque 600 millions d’euros par an, à côté des livres et consultations de spécialistes. La machine s’emballerait-elle ? Seule l’Agence française du médicament s’assure de la non-toxicité des produits… mais n’en vérifie pas l’efficacité. Une chose est sûre : en France, les industriels peuvent à peu près mentir en toute impunité, le complément alimentaire profitant du flou qui règne dans la législation, appelée à évoluer rapidement !
Parmi les invités présents : Marcel Rufo, pédopsychiatre ; Jean-Pierre Poulain, sociologue ; Jean-Michel Cohen et Jean-Philippe Zermati, nutritionnistes ; Laurence Wittner, de l’Observatoire des cosmétiques ; Christine Leiritz, directrice de la rédaction de Marie Claire ; Fabienne Maleysson, journaliste à Que choisir ; Anne Dux, directrice scientifique de la Fédération des entreprises de la beauté.
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