Après la publication dans la presse et sur Internet d’informations indiquant que le patron d’Europe 1, Alexandre Bompard, était sur le point d’être nommé ces prochains jours (mardi 13 avril) à la présidence de France Télévisions,
l’Elysée a vivement réagi . Pour l’heure, toute décision sur la question est gelée.
Nicolas Sarkozy prenant acte de l’accueil critique de plusieurs articles notamment sur le site Médiapart, « et de nombreuses fuites en direction de la presse, a convoqué samedi soir à la Lanterne une réunion de crise à laquelle ont participé un poignée de conseillers du président, ainsi qu’un représentant du groupe Lagardère dont Alexandre Bompard est le salarié » a indiqué Arnaud Revel (L’Express) sur son Blog.
Celui-ci poursuit :
« Et Sarkozy a tonné. Furieux, il a reproché à ceux qui sont aux premières loges de ce dossier de s’être trop agité, d’avoir trop parlé avant que son choix ne soit définitivement annoncé. Houleuse, cette réunion s’est achevée sur une consigne stricte: plus un mot à l’extérieur! Et sur une décision: je sursoie à toute nomination ».
Si Alexandre Bompard a fait preuve d’une grande discrétion, Stéphane Courbit et d’Alain Minc ont pris de très nombreux contacts afin de contribuer à la composition de la nouvelle équipe de France Télévisions.
Selon le site Internet « Dans la journée de vendredi, par exemple, Alain Minc a téléphoné au patron de Lagardère Active, Didier Quillot, afin de lui annoncer qu’il allait perdre le patron d’Europe 1. Et qu’il fallait qu’il se cherche un nouveau dirigeant pour la station de la rue François 1er ».
N. Sarkozy qui n’avait pas encore procédé officiellement à la nomination du remplaçant de Patrick de Carolis, n’a pas apprécié. C’est alors que tout a dérapé et s’est fait dans la confusion et la polémique.
La date de mardi 13 avril, choisie par le chef de l’Etat pour annoncer l’arrivée d’Alexandre Bompard à la tête des chaînes publiques, n’est pas neutre.
C’est précisément ce jour là que le Conseil d’administration à France Télévisions devait évoquer le report, souhaité par Patrick de Carolis, du processus de privatisation de la régie publicitaire dont il était prévu que celle-ci soit vendue au groupe Publicis et à…Stéphane Courbit
L’annonce avant l’heure a empêché l’effet de surprise et a provoqué la colère de Nicolas Sarkozy.
Selon le Blog de Revel, « Patrick de Carolis, aussi, l’a saumâtre. Aucunement informé des projets de l’Elysée _ où le chef de l’Etat n’a pas l’intention de le recevoir_ le PDG de France Télévisions a le sentiment de ne déjà plus exister. C’est à Claude Guéant d’ailleurs que reviendra, le moment venu, la tache de convoquer l’intéressé pour lui signifier la fin de la partie.
Mêmes aigreurs du coté du CSA où Michel Boyon n’a pas été, lui aussi, mis dans une quelconque confidence. L’homme ne décolère pas. D’autant qu’il a reçu Alexandre Bompard la semaine dernière: pas un mot n’a été échangé sur le sujet entre les deux hommes.
Cette poussée de fièvre de Nicolas Sarkozy, qui a convoqué une autre réunion sur le sujet, ce dimanche, à l’Elysée, risque t-elle de compromettre la désignation d’Alexandre Bompard? Pas impossible du tout.
L’Elysée ne pouvant se permettre, après une semaine de crise sur fond de rumeurs d’alcôve, la propagation d’une autre polémique qui va croissante et dont Stéphane Courbit est maintenant la cible, (sur le thème du «verrouillage» de la télévision publique par des amis du président), l’hypothèse Bompard a du plomb dans l’aile
(…) Agacé, Nicolas Sarkozy a décidé ce soir de prendre son temps et de renvoyer à plus tard sa décision. Par le biais d’un communiqué l’Elysée a sifflé la fin de la partie et refermé cette page, en indiquant que les procédures normales seraient suivies: en clair, circulez, il n’y a plus rien à voir. Pour le moment. »
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