Guy Wyser-Pratte qui se définit comme un  « actionnaire activiste » était l’invité de Stéphane Soumier dans « Good Morning Business », sur BFM Radio.

Arnaud Lagardère avait indiqué la semaine passée sur le site Internet du « Wall Street Journal » : « M. Wyser-Pratte ne veut que prendre l’argent et courir » (« take the money and run »).

Guy Wyser-Pratte  : Je ne suis pas gestionnaire de fonds pour faire de la philanthropie. J’ai des investisseurs, et j’ai une stratégie que l’on appelle « l’activisme », sur des sociétés cotées, et notre but c’est éventuellement de faire gagner à tout le monde en bourse par notre intervention.

Ce n’est pas uniquement chez nous que l’on va en gagner. Et la plupart du temps cela marche comme il faut, parce que les administrateurs nous écoutent, car après tout on a plus de quarante ans dans le métier, on a une certaine crédibilité.

Stéphane Soumier : Si Arnaud Lagardère ne veut pas vous écouter, rien ni personne sur la planète ne pourra l’y forcer…

Guy Wyser-Pratte  : C’est pour cela que je veux monter au Conseil surveillance, parce que là j’aurais quand même une voix au chapitre.

Il a dit non à la deuxième résolution, pas à la première. A la première il n’a pas le droit de dire non. Donc sur la première c’est tout à fait ouvert, c’est pour cela que j’ai une très bonne chance de gagner le vote.

S. Soumier : De quoi parle la première résolution ?

Guy Wyser-Pratte  : De me faire élire au Conseil d’administration.

S. Soumier : Et une fois que vous y êtes, vous restez quand même à la porte du château fort, si j’ose dire ?

Guy Wyser-Pratte  : Oui, mais ce n’est pas la première fois pour moi, j’ai bien l’habitude. Noubliez pas qu’il y a 80 interventions depuis 1974.

S. Soumier : Donc l’idée est d’essayer de voir enfin Arnaud Lagardère les yeux dans les yeux ? Discuter entre hommes ? C’est le but de l’ensemble de cette histoire finalement ?

Oui, cela s’est toujours terminé comme ça, même avec Claude Taittinger lorsque je suis allé dans le capital de Taittinger : il m’a invité à Reims, on a eu un bon compte Taittinger ensemble (le meilleur champagne de ma vie !) et on s’est parlé parce qu’il savait très bien que j’étais un ancien capitaine du corps des Marines et lui a parachuté à Dien Bien Phu Donc, on avait des choses en commun.

On s’était alors dit que l’on pouvait parler « officier à officier ». Là on est arrivé quand même à se faire entendre et on est arrivé à une conclusion qui était plutôt du genre fraternel, je dirais.

S. Soumier :  Arnaud lagardère n’a jamais dirigé de corps d’armée…

Guy Wyser-Pratte  : Oui, je sais : il prefère jouer au tennis…

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