Invité de BFM Business le DJ, producteur et homme d’affaires a fait un point sur ses multiples activités et les mutations du marché de la musique. Extrait.
Bob Sinclar : J’ai été obligé de créer mon entreprise en 1993, Yellow Production, pour pouvoir produire ma musique. Et ensuite fabriquer des disques, des vinyles que j’allais fabriquer en Belgique parce que c’était un peu moins cher. Je louais des voitures pour aller à Londres pour distribuer des disques de la main à la main parce qu’il n’y avait aucun distributeur en France. C’était les prémices d’une musique électronique qui arrivait et surtout on avait presque honte de dire qu’on était français au début des années 90…
C’est vrai que vous faites partie de cette « French touch », de tous ces DJ qui rayonnent dans le monde entier…
Tout est arrivé en même temps : Daft Punk, Air, Cassius, Etienne de Crecy. Après, au début des années 2000, il y a eu Martin Solveig, David Guetta. C’est vrai que toute la scène a créé une émulation, tous les DJ arrivent et c’est extraordinaire.
BFM Business : Il y a une marque « Bob Sinclar » ?
Bob Sinclar : Bien sûr. Je n’aime pas parler de ça parce que ça fait un peu marketing. J’aime bien parler artistique aussi mais c’est vrai que j’ai eu la chance de créer cette image avec les vidéos et les photos, et ça a créé une marque, et d’autres marques veulent s’associer à celle-là.
« Il y en a qui font des faux profils facebook ».
BFM Business : Il y a une marque Bob Sinclar, à tel point qu’il y a même des contrefaçons aussi, il y a des faux Bob Sinclar qui écument un petit peu partout ?
Bob Sinclar : Oui, il y en a qui font des faux profils facebook. Ça fait partie de la notoriété.
BFM Business : Cette marque « Bob Sinclar » combien génère-t-elle de cash, de chiffre d’affaires chaque année ? Je le disais, vous avez plus d’une corde à votre arc ?
Bob Sinclar : Je ne suis pas là pour déballer un montant d’argent, parce que ce serait peut-être indécent par rapport aux gens qui ne savent pas ce que je fais réellement, mais c’est vrai que la production musicale nécessite beaucoup d’argent, beaucoup d’investissement.
Je suis producteur, c’est-à-dire que je paie pour tout, grosso modo : je paie entre 100 000 et 150 000 euros pour faire une vidéo, ça peut être 250 000 à 300 000 euros pour produire un album. Donc ça fait énormément d’argent investi, et aujourd’hui avec la crise du disque, on ne sait plus bien où est l’économie. C’est-à-dire qu’on ne récupère pas l’argent des ventes, ou très peu, et en même temps on doit investir beaucoup pour pouvoir continuer à tourner parce que c’est le « live », donc les dates de DJ à travers le monde, qui me permettent de vivre aujourd’hui.
BFM Business : D’ailleurs si on veut se payer Bob Sinclar un soir dans une boîte, il faut faire un chèque de combien ?
Bob Sinclar : Ça dépend… On fait un chèque mais ça dépend de la capacité du club…
BFM Business :Un ordre d’idée, pour qu’on se rende bien compte du pouvoir ?
Bob Sinclar : Je ne peux pas vous dire parce que ça peut être gratuit : qu’hier par exemple je me suis associé à des gens qui travaillent pour le web, donc ils peuvent me faire une association d’images, donc là c’est gratuit. Ça peut être au jour de l’an jusqu’à 100 000 euros parce que je fais un évènement pour 200 000 personnes sur la plage : ça s’est fait au Portugal. Donc c’est une échelle qui est comme ça. Ça génère beaucoup d’argent aujourd’hui.
(…)
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