Economie américaine : peut mieux faire. – En dépit d’une semaine statistique en demi teinte, la reprise est bien en marche et l’inflation reste sous contrôle outre-Atlantique.
Certes, alors que le consensus attendait une hausse de 0,6 %, la production industrielle américaine a décliné février pour la première fois depuis juin 2009 (-0,1 %), mais cette contre performance doit être relativisée du fait de la révision haussière du mois de janvier à +0,3 % , contre -0,1 % initialement.
Le détail statistique indique que la production industrielle américaine a été essentiellement tirée vers le bas par le secteur public (-4,5 %) et plus précisément par la production d’électricité (-8,7 %) et de gaz (-3,8 %). Dans
ce cadre, le taux d’utilisation des capacités de production a logiquement reculé de 76,4 % en janvier à 76,3 % en février.
Sachant qu’un point ne fait pas une tendance, il faut toutefois relativiser le petit recul dans l’industrie en février.
D’autant que le glissement annuel de la production industrielle reste toujours consistant puisqu’il affiche un niveau de +5,6 % en février confirmant que la reprise est bien là.
Le cercle vertueux investissement-emploi-consommation
est donc bien en marche aux Etats-Unis.
Il est également important de souligner la bonne tenue de la production manufacturière qui, soutenue par le secteur automobile (+4,2 %) progresse de 0,4 % en février, portant son glissement annuel à +6,9 %.
Plus globalement, il faut mettre en perspective les chiffres de l’industrie outre-Atlantique, puisque les Etats- Unis sont à 75 % une économie de services.
La production industrielle américaine est toujours solide.
Par ailleurs, le secteur de la construction reste encore extrêmement fragile. En effet, les mises en chantier qui étaient repassées sous la barre des 600 000 depuis
octobre 2010, semblaient avoir sorti la tête de l’eau avec une progression de 18,5 % en janvier à 618 000.
Malheureusement, ce rebond fut de très courte durée puisque ces dernières ont affiché en février leur plus forte chute depuis 1984 (-22,5 %) pour tomber à 479 000. Il s’agit d’un plus bas depuis leur plancher en avril 2009 à
477 000.
Les permis de construire qui constituent un indicateur avancé des mises en chantier ne sont pas à la fête non plus. Ainsi après avoir repris des couleurs en décembre 2010 pour atteindre 627 000, ces derniers ont depuis repris le chemin de la baisse pour tomber à 517 000 en février soit une chute de 8,2 % et un plus bas historique.
En d’autre termes, le secteur de la construction qui fut à l’origine de la crise reste très fragile, constituant avec l’emploi un des derniers verrous à faire sauter pour libérer totalement l’économie américaine.
Le bout du tunnel est encore loin pour le secteur de la construction…
Parallèlement, après avoir augmenté de 0,4 % en janvier, l’indice des prix à la consommation tiré par la hausse des prix du pétrole et des matières premières a
progressé de 0,5 % en février. De fait, l’inflation a atteint 2,1 % en février contre 1,6 % en janvier, soit son niveau le plus élevé depuis avril 2010. Il n’y a cependant pas de risque de dérapage inflationniste outre-Atlantique
En effet, la hausse de l’inflation est essentiellement due à des facteurs exogènes (hausse du pétrole et des matières premières) qui par définition sont temporaires.
Ainsi, hors énergie et alimentation, le glissement annuel des prix à la consommation a atteint un niveau de 1,1 % confirmant que l’inflation reste toujours bien sous contrôle outre-Atlantique. D’ailleurs, à l’inverse de la BCE qui a un objectif global d’inflation, la Fed quant à elle tient compte
du Core CPI, le seul type d’inflation qu’elle peut combattre puisqu’elle ne dépend pas de facteurs exogènes.
Enfin, l’indicateur avancé du Conference Board affiche de belles couleurs puisque après un petit début d’année (+0,1 %), ce dernier a progressé de + 0,8 % en février. En effet, si le secteur de la construction reste encore grippé, tous les moteurs de l’économie sont en marche outre- Atlantique à commencer par la consommation des ménages sans oublier l’investissement et le retour de fortes créations d’emplois.
Le cercle vertueux investissement-emploi-consommation est donc bien en marche aux Etats-Unis et le PIB pourrait croître de 4 % en rythme annualisé au premier trimestre 2011.
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