Pascal WILHELM, l’avocat de Liliane Bettencourt réagit dans Le Figaro à l’annonce d’une action par Françoise Bettencourt Meyers auprès de la juge des tutelles. Extrait.
Pascal WILHELM.- J’ai été extrêmement surpris de découvrir cette action dans la presse. Mardi encore, j’ai passé l’après-midi avec Liliane Bettencourt, sa fille et son gendre… Personne n’a évoqué une telle procédure. Je suis en relation permanente avec l’entourage de Françoise Bettencourt Meyers.
Sur mon bureau, ce matin encore, est parvenu un dossier que ses conseils me demandent de faire signer dans l’après-midi à Liliane Bettencourt – la régularisation de l’assemblée générale de distribution des dividendes de Clymène…
« Stéphane Courbit et Liliane Bettencourt étaient déjà en discussion »
Le mandat de protection future a été mis en œuvre le 20 janvier dernier. Depuis lors, j’ai réalisé comme cela était prévu dans ma mission, un inventaire parfaitement détaillé du patrimoine personnel de Liliane Bettencourt – un travail de titan opéré par Sotheby’s.
J’ai obtenu la restitution de la propriété de l’île d’Arroz, ainsi que des 20 millions d’euros qui avaient été affectés indûment à son fonctionnement. Toutes les dispositions testamentaires attribuant diverses gratifications aux uns et autres – il y avait une cinquantaine de destinataires – ont été annulées.
François-Marie Banier reste aujourd’hui en possession des 350 millions d’euros qu’il a reçus, mais nous sommes en discussion à propos des tableaux de grande valeur que Liliane Bettencourt lui a attribués. Un budget des dépenses de Liliane Bettencourt et une procédure de contrôle ont été prévus. Je rédige un rapport d’activité trimestriel…
Pourtant, Françoise Bettencourt Meyers évoque une situation de conflit d’intérêt, elle vous reproche d’avoir réalisé pour sa mère un investissement dans la société de Stéphane Courbit, homme d’affaires dont vous êtes également l’avocat…
Stéphane Courbit et Liliane Bettencourt étaient déjà en discussion sur ce projet via ses précedents conseillers avant mon arrivée. Dans ce dossier, j’ai mandaté une banque conseil – Messier-Marys et associés – pour étudier les conditions d’investissement.
Nous avons négocié sur cette base un accord contenant toutes les clauses habituelles, ainsi que des clauses de sortie.
J’ai informé Didier Martin, l’avocat de Françoise Bettencourt Meyers, avec lequel je travaille régulièrement, de cet investissement dans une société dont je suis l’un des avocats, exactement comme le prévoit le protocole d’accord dans ce cas. Nous en avons parlé dès le début de l’année. Le 7 mars, par échange de mails, il me répondait «c’est parfait».
Je n’ai en rien contrevenu à mes obligations » -indique l’avocat de Lilane Bettencourt.
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