Pour la huitième séance consécutive, le CAC 40 a baissé mercredi 3 août à la Bourse de Paris.
Le risque d’un effet domino de la crise de la dette à l’Espagne et l’Italie a fortement inquiété les marchés ce mercredi.
Face a cette situation la Commission européenne demande aux pays de la zone à mettre en place rapidement les mesures décidées lors du sommet extraordinaire de juillet.
Marc Touati, directeur des études économiques chez Assya compagnie financière a répondu aux questions de TF1 News. Extrait.
Marc Touati : Au-delà de la crise 2008-2009, nous venons de traverser deux graves crises mondiales touchant les dettes publiques, tout d’abord en Grèce et au sein de la zone euro puis aux Etats-Unis. Elles ont installé un climat de pessimisme sur les marchés. En apparence, nous en sommes sortis mais malheureusement les stigmates sont toujours là. Aujourd’hui, deux évolutions récentes génèrent à nouveau la baisse des marchés.
En Europe, a priori, un accord historique sur la dette publique grecque a été conclu. Mais seul le cas grec a été résolu. Or le problème est beaucoup plus large, il concerne la zone euro dans son ensemble. Résultat : aujourd’hui, cette crise de la dette publique se propage à d’autres pays, notamment à l’Espagne et à Italie. C’est d’ailleurs beaucoup plus inquiétant que la Grèce puisque l’Italie représente quand même 17% du PIB de la zone euro. Cela alimente les inquiétudes.
Par ailleurs, aux Etats-Unis, on vient d’obtenir un accord sur la dette américaine. Celui-ci était à mon sens inévitable, même si l’on a mis excessivement en emphase le risque de ne pas arriver à un compromis, justement pour alimenter la baisse des marchés. Mais, globalement, ce sujet est résolu. Le seul problème, c’est qu’au même moment, des indicateurs économiques publiés aux Etats-Unis montrent que la croissance américaine commence à fléchir dangereusement. Cela jette de l’huile sur le feu.
La vraie question est : « A qui profite le crime ? »
La vraie question est : « A qui profite le crime ? » Cette baisse des marchés est pour moi excessive, alimentée et manipulée. Au mois d’août, il y a traditionnellement peu de volume (de transactions) sur les marchés. Cela signifie que quelques grands acteurs financiers peuvent faire bouger le marché par eux-mêmes. Certains ont donc tout intérêt à alimenter toutes ces rumeurs et spéculations sur la dette publique américaine, sur la dégradation des notes et ainsi de suite, pour faire s’effondrer les marchés. Conséquence : ces marchés finissent par s’effondrer. Et à ce moment là, ces investisseurs rachètent à bas prix.
(Ces spéculateurs) On ne les connaît pas, sinon ce serait facile. Il faut donc faire très attention aujourd’hui à ne pas se faire piéger par cette volatilité extrême, sûrement en grande partie générée par des investisseurs, par des fonds, voire même par des grandes banques à travers le monde qui font le marché.
(…) Un défaut de paiement des Etats-Unis est hors de question car cela n’a pas de sens économique. Le plafond de la dette économique américaine a été rehaussé, ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de problème réglementaire pour augmenter la dette publique.
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