Vincent Chauvet, économiste s’est exprimé vendredi 5 août sur le site de FranceSoir et a commenté la baisse actuelle des marchés boursiers qui a donné lieu à la dixième séance consécutive de baisse du CAC 40 vendredi soit un repli de 10,6 % sur la semaine. Extrait.

 » C’est d’abord la peur qui fait baisser les marchés ! »

Vincent Chauvet : (la chute actuelle des marchés ) c’est d’abord la peur qui fait baisser les marchés ! La crise de la dette en zone euro et aux Etats-Unis a ravivé les craintes d’une nouvelle panique financière semblable à celle de 2008. Dans ce contexte, les prévisions deviennent souvent réalité et une simple rumeur peut faire plonger les cours en quelques minutes. Pourtant, si la reprise est plus faible qu’espérée, l’économie réelle n’est pas en récession.

Mais, sans doute plus que lors de la crise de 2008, les responsables politiques portent cette fois une lourde responsabilité dans cette situation. A Washington, les Républicains et les Démocrates ont du batailler jusqu’au dernier jour pour obtenir un accord sur le budget, provoquant des sueurs froides dont les investisseurs se seraient bien passés.

En Europe, après l’accord du 21 juillet, les chefs d’Etats et de gouvernement sont partis au soleil en oubliant que les marchés financiers ne sont pas fermés pendant l’été. Leurs promesses ont été bien accueillies mais les marchés se sont bien rendus compte qu’elles ne pourront être effectives qu’après la rentrée, lorsque les parlements nationaux siègeront de nouveau. Ce qui laisse plus d’un mois de flottement, pendant lequel la BCE est obligée d’improviser…

En ce qui concerne des raisons de craindre la situation en Italie ou en Espagne Vincent Chauvet répond :

Oui, car ces pays représentent un poids économique autrement plus conséquent que la Grèce, l’Irlande, le Portugal ou Chypre, que les Européens seront probablement amenés à renflouer. Une faillite de ces pays aurait des conséquences graves, au-delà de la zone euro. Mais ce scénario est très improbable.

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