Vendredi 14 octobre l’économiste Marc Touati commente la situation sur les marchés boursiers et analyse les perspectives de fin d’années. « Bourse – Cac 40 : vers un rallye de fin d’année ? »
Marc TOUATI » Après un écroulement exceptionnel de 30,5 % entre le 4 juillet et le 22 septembre 2011, le Cac 40 semble enfin
sur la voie de la reprise.
En fait, entre l’été dernier et aujourd’hui, la situation économique ne s’est pas améliorée. Elle s’est même dégradée. En effet, alors qu’elle n’était qu’une hypothèse il y a quelques mois (hypothèse que nous avancions dès le printemps pour notre part), le retour de la récession dans la zone euro est devenu une certitude.
Comme convenu, les montagnes russes perdurent.
CAC 40 Dow Jones
Source : Bloomberg
Dans ce cadre, les profits des entreprises vont forcément s’en trouver affectés. D’où moins de dividendes et a priori moins d’appétence pour les marchés boursiers.
Le rebond récent de ces derniers pourrait donc apparaître paradoxal. Il est pourtant assez logique. Et ce, pour au moins quatre raisons.
Une dégringolade excessive, qui appelle une correction.
Dow Jones Croissance mondiale
Source : Bloomberg
Premièrement, cette remontée constitue une correction de la baisse excessive de l’été dernier. En effet, cette dégringolade s’appuyait sur un scénario catastrophe de défaut de plusieurs pays de la zone euro, voire d’une explosion à moyen terme de cette dernière. Dans la mesure où ce cas de figure extrême a été évité, les marchés boursiers ont donc logiquement rattrapé une partie du retard accumulé cet été.
Il faut d’ailleurs noter qu’au regard de l’écart toujours important entre les capitalisations boursières et le niveau des fonds propres, ce rattrapage est loin d’être terminé.
Deuxièmement, après avoir fait craindre le pire il y a encore quelques mois, les cours des matières premières ont nettement baissé. Ce repli engendre deux avantages. D’une part, il limite les pressions inflationnistes à venir. D’autre part, il favorise la croissance des prochains trimestres.
Le repli du baril reste une bonne nouvelle pour la croissance et les marchés boursiers.
WTI ($/b) – échelle inversée Dow Jones
Source : Bloomberg
Troisièmement, après avoir retrouvé des niveaux prohibitifs lors de l’été dernier, l’euro est reparti à la baisse.
Et, même si cette dépréciation est encore insuffisante pour permettre à l’économie de repartir fortement, elle devrait alimenter l’optimisme sur les marchés boursiers. Il ne reste plus qu’à espérer que le rebond récent de l’euro/dollar ne sera pas trop important et surtout trop long.
L’euro doit encore se déprécier pour éviter une récession durable.
Euro contre dollar Croissance eurolandaise
Sources : Eurostat, Bloomberg
Quatrièmement, compte tenu de l’ensemble de ces évolutions positives, la croissance eurolandaise devrait progressivement s’améliorer.
Seul bémol, elle retrouvera la récession au second semestre. Les comptes nationaux du troisième trimestre, qui seront connus le 15 novembre, devraient d’ailleurs faire état d’une baisse du PIB eurolandais d’environ 0,2 %.
Après une remontée appréciable, les cours boursiers pourraient donc repartir à la baisse avec la publication de cette statistique. Il s’agira alors d’un point d’entrée intéressant pour profiter d’un dernier rallye de fin d’année. Et ce notamment parce qu’en dépit de ses difficultés récentes, l’économie américaine évitera la récession et connaîtra une
croissance stabilisée autour des 1,8 %.
Bien que limitée, la croissance mondiale restera un rempart contre la morosité boursière.
En conclusion, après avoir sur-réagi à la baisse en prévision d’un scénario catastrophe, les marchés boursiers devraient terminer l’année sur une note globalement positive (autour des 3500 points pour le CAC 40). Ils resteront néanmoins chahutés par une forte volatilité ».
Marc Touati
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