Jean Marie Dru – président du publicitaire TBWA Monde qui publie « Jet Lag » ( Grasset) était l’invité de BFM Business jeudi.
L’un des principaux clients de TBWA est Apple.
Jean Marie Dru « Il avait deux critères, premièrement: faire le meilleur, ce qui transforme tout travail chez Apple en sacerdoce et puis deuxièmement faire le plus simple »
BFM : Vous publiez « Jet Lag » ça tombe bien on ne sait jamais avec vous si vous arrivez de New York où se trouvent vos bureaux où de Los Angeles, vous habitez Pa ris et votre principal client Nissan se trouve au Japon, c’est dire si vous êtes quelqu’un de la mondialisation. Est-ce que vous osez encore dire que la mondialisation c’est très bénéfique pour les gens. Pour les hêtre humains.
Jean Marie Dru : Oui j’ose le dire. De toutes façons. C’est pas que ce soit bénéfique ou pas c’est un fait.
Il faut vivre avec et donc il faudra à un moment atténuer tous les inconvénients et en rendre plus humaine l’économie, mais à bien des égards c’est un élément positif, c’est grâce à ça que les entreprises françaises peuvent se développer comme vous le savez, les entreprises françaises se débrouillent d’ailleurs plutôt très bien à l’international.
Pour votre information 40 des 500 plus grandes entreprises mondiales du Fortune 500 sont des entreprises françaises, ce qui prouve bien que nous savons profiter de la mondialisation.
BFM : Vous êtes une des grandes personnalités au niveau du monde de la pub mondiale, alors ce livre c’est presque un carnet de notes, un de vos principaux clients c’est Apple et vous ouvrez votre livre avec Steve Jobs, vous revenez sur vos échecs, vous parlez de la mondialisation… de votre métier, pourquoi ce livre?
Jean Marie Dru : Ca fait 40 ans que je fais ce métier, c’est le quatrième livre, un publicitaire est un observateur, on voit le monde entier, on voit les entreprises, on voit les sociétés de la Chine aux Etats Unis en passant par le Brésil, j’ai eu le sentiment que j’avais pas mal de choses à dire très modestement mais comme vous venez de le dire, la publicité n’est qu’une toile de fond, c’est un prétexte.
Je raconte des anecdotes, des histoires pour rebondir sur des sujets comme le rôle des financiers dans les entreprises comme la mondialisation, comme le rôle du design, comme les conflits d’intérêts, tout ce que je vois et tout ce que j’ai observé en faisant 200 ou 300 000 kms par an autour du monde.
« Apple : deux critères, premièrement: faire le meilleur,
et puis deuxièmement faire le plus simple »
BFM : Moi j’ai appris quelque chose en lisant le chapitre sur Apple, c’est qu’en fait il y a très très peu de monde à l’espace créatif, mais simplement les briefs de Steve
Jobs quand il expliquait ce qu’il faisait, c’était d’une précision que vous n’avez jamais rencontré, c’est ça qui fait le succès d’Apple ?
Jean Marie Dru : Il avait deux critères, premièrement: faire le meilleur, ce qui transforme tout travail chez Apple en sacerdoce et puis deuxièmement faire le plus simple.
Comme vous le savez il n’y a pas de notice d’utilisation dans les boites de l’Ipod et de L’Ipad et pour arriver à cette simplicité, il faut un travail immense ( …).
Pour Apple puisque vous en parlez , on avait un thème qui était pendant 10 15 ans: « think different», ça s’impose par sa simplicité, lorsqu’on l’entend: on se dit c’est très juste par rapport à Apple, ça paraît simple à trouver mais on aurait pu dire des dizaines et des milliers de choses différentes sur Apple, on a su résumer en deux mots ce que cette entreprise représente dans le monde d’aujourd’hui.
Nous on a fait des bonnes campagnes pour lui mais honnêtement c’était Steve Jobs notre directeur de création, il savait tellement ce qu’il voulait faire que c’était très simple de bien travailler pour lui,.
C’est vrai que plus les marques prennent une dimension iconique, c’est un mot qui me paraît toujours un peu excessif, comme je le dis d’ailleurs dans ce livre, mais il faut prendre de la hauteur, les marques ont beaucoup de choses à dire , lorsqu’elles parlent comme elles sont tout de suite taxées d’avoir un discours commercial, on ne comprend pas trop ce qu’elles nous disent donc il faut que les marques prennent de la hauteur, on a fait ça avec Apple , avec Michelin, Adidas, je ne vais pas toutes les citer, on essaye de faire en sorte que nos marques incarnent quelque chose de puissant.
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