Après les propos du président du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil, sur l’application de la charia dans son pays, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a affirimé lundi à Bordeaux que la France serait « vigilante » au respect des « valeurs démocratiques » en Libye :
« Nous serons vigilants à ce que les valeurs que nous avons défendues aux côtés du peuple libyen soient respectées : l’alternance démocratique, le respect de la personne humaine, l’égalité des droits entre l’homme et la femme. Pour nous c’est absolument essentiel », a indiqué Alain Juppé.
Ajoutant que « Le président Moustapha Abdeljalil a déclaré que sa référence était celle d’un islam modéré », pour qui la charia s’applique « dans un grand nombre de pays arabes dont certains sont des pays qui respectent les fondements de la démocratie ».
En ce qui concerne un retour à la polygamie évoqué par le président du CNT libyen, M. Juppé a estimé que « c’est un problème pour nous, notamment en ce qui concerne le respect de la dignité de la femme ».
« Ma référence hier à la charia ne signifie pas l’amendement ou l’abrogation d’une quelconque loi », a expliqué lundi M. Abdeljalil. « Lorsque j’ai cité comme exemple la loi régissant le mariage et le divorce, j’ai juste voulu donner un exemple (de lois allant à l’encontre de la charia) car la loi (actuelle) n’autorise la polygamie que dans certaines conditions. Or la charia, à l’appui d’un verset du Coran, autorise la polygamie » sans conditions, a-t-il ajouté.
Le ministre a précisé « c’est au peuple libyen qu’il appartient de choisir son destin dans des élections libres », indiquant penser « qu’il y a place tout autour de la Méditerranée pour un islam qui soit conciliable avec nos valeurs démocratiques ».
« C’est à cela que doit contribuer le dialogue interculturel et interreligieux que nous devons développer avec l’islam plutôt que nous barricader dans nos certitudes occidentales », a-t-il ajouté.
Alain Juppé a par ailleurs estimé « les printemps arabes sont un très grand espoir mais sont aussi porteurs de risques (…) Faut-il stigmatiser tous les mouvements qui se réclament des Frères musulmans ? » s’est interrogé le ministre.
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