L’ancien avocat général à la cour d’assises de Paris, Philippe Bilger, estime que Jacques Chirac doit maintenant quitter le Conseil constitutionnel parce qu’il faut dit-il être cohérent:
« A partir du moment où Jacques Chirac indique qu’il ne peut pas comparaitre parce qu’il n’est pas bien. Il serait absurde qu’on estime qu’il est valide, suffisamment lucide pour être au Conseil constitutionnel où des problèmes graves sont tranchés. C’est indivisible un état de santé » a t-il indiqué.
« Je ne cherche pas à faire preuve d’une lucidité rétrospective mais j’avais prévu que Jacques Chirac serait condamné et je n ‘étais pas le seul probablement. Le Parquet avait requis la relaxe précisément parce-qu’on s’est trouvé depuis des mois voire des années devant une configuration judiciaire totalement particulière voir choquante. J’étais sûr qu’un tribunal correctionnel présidé par un magistrat de haute qualité prendrait la décision qui apparemment sur le plan juridique s’imposait. »
Philippe Bilger ajoute « C’est un signal fort, parce-que ça montre à quatre ou cinq mois d’une élection préidsentielle, il y a une justice qui souhaite être indépendante et qui le démontre. Et elle montre aussi à quel point un Parquet aux ordre n’est pas admissible dans une démocratie et surtout à quel point cela peut-être contre productif au regard des intérêts qu’on voudrait lui voir soutenir.
» Si Jacques Chirac avait été entendu à son procès,
je ne crois pas que la décision aurait été différente »
Si Jacques Chirac avait été entendu à son procès, je ne crois pas que la décision aurait été différente même si le tribunal l’aurait souhaité. Ne malheureuse QPC ( Question Prioritaire de Constitutionnalité) rejetée d’ailleurs a retardé le débats d’environ 6 mois. Mais il est évident qu’il est toujours mieux qu’un prévenu, prestigieux ou non, soit présent. Mais je ne crois pas que cela aurait changé la position du tribunal.
Jacques Chirac est un homme chaleureux, sympathique qui est apprécié de ses concitoyens mais là on se situait dans le domaine du droit et la mansuétude elle devait s’exercer sur plan de la peine mais pas sur le plan de l’analyse juridique » a indiqué Philippe Bilger.
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