Vendredi, Christine Lagarde, directrice du FMI a prédit une année 2012 difficile en raison de la crise de la zone euro.
Après une rencontre vendredi à Pretoria avec le ministre sud-africain des Finances Pravin Gordhan, Christine Lagarde a appelé les pays émergents à adopter sans attendre les recommandations du FMI: respect des règles du jeu internationales et abandon de tout protectionnisme et par ailleurs déclaré devant la presse :
« Nous devons clairement nous préparer à une année 2012 qui ne sera pas un long fleuve tranquille, mais une année d’efforts et de concentration, avec une combinaison de problèmes, dont le premier est la crise européenne ».
En outre, la prévision de croissance mondiale prévue autour de 4% pour 2012, allait être révisée à la baisse par son institution a indiqué la patronne du Fonds monétaire international :
« Nous sommes actuellement en train de revoir nos prévisions (…) Elles seront revues à la baisse, et nous devrions avoir des chiffres autour du 24, 25 janvier », a-t-elle déclaré.
Mme Lagarde, a prévenu que les économies des pays émergents fortement liées au commerce avec l’Europe, supporteraient également les conséquences de la crise.
« Ces pays, qui sont loin de la zone euro, vont subir des revers si la crise en Europe n’est pas surmontée », a-t-elle indiqué.
En ce qui concerne les stratégies que doivent adopter ces pays pour limiter l’impact de la crise, Mme Lagarde a insisté sur la mise en place de politiques de croissance stimulant l’emploi, et le refus de tout repli protectionniste.
Christine Largarde a souligné que « Le FMI sera particulièrement vigilant à tout ce qui pourrait ressembler à du protectionnisme financier. Nous serons très attentifs au rôle joué par les banques, particulièrement en matière de financement du commerce ».
Et d’ajouter « Nous unirons nos efforts avec d’autres institutions internationales pour éviter le protectionnisme national, et pour éviter que certains pays (…) ne jouent pas le jeu de la coopération internationale, qui est de notre point de vue absolument nécessaire pour faire face à la situation actuelle ».
La tentation d’une rupture des liens commerciaux avec l’Europe, afin d’éviter la contagion de la crise, n’est certainement pas la solution, a-t-elle prévenu.
« Développer le commerce intra-régional est un bon projet, mais il est bon également de maintenir les liens et partenariats solidement établis. Je ne crois pas qu’il soit sage de rompre les liens commerciaux qui existent, par exemple entre l’Afrique du Sud et l’Europe » a poursuivi l’ancienne ministre de l’Economie de la France.
Interrogée sur l’avenir de la monnaie unique européenne et sur les perspectives de voir la Grèce quitter en 2012 la zone euro, Christine Lagarde s’est dite optimiste :
« Est-ce que 2012 verra la fin de l’euro? Ma réponse est ++ je ne pense pas++. C’est une monnaie jeune, solide. Dans la zone euro, il y a des pressions sérieuses et des problèmes concernant la dette souveraine, concernant la solidité du système bancaire, mais la monnaie elle-même ne va pas disparaître en 2012″.
A propos de la Grèce, Christine Lagarde a rappelé les engagements des Européens : « Les partenaires européens ont affirmé, réaffirmé leur détermination – ndlr : pour maintenir la Grèce dans l’euro– , nous nous pouvons que soutenir cela » a conclu Christine Lagarde.
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