Anne Lauvergeon, ex-patronne d’Areva, qui après plus de 10 ans à la tête du groupe, en a été évincée en juin 2011, a affirmé lundi que ses dernières années à la tête du groupe nucléaire ont été ponctuées de nombreuses tentatives de déstabilisation provenant « du plus haut niveau de l’Etat ».
Anne Lauvergeon dont les relations avec Nicolas Sarkozy étaient connues pour être difficiles, a justifié lundi sa décision de porter plainte contre des faits d’espionnage dont elle et son mari, Olivier Fric, auraient été les victimes en 2011.
Lors d’une conférence de presse elle a expliqué que ces « méthodes glauques » devaient être dénoncées pour qu’elles s’arrêtent.
« Depuis quatre ans, j’ai subi de multiples tentatives de
déstabilisation venues du plus haut niveau de l’Etat ».
« Depuis quatre ans, j’ai subi de multiples tentatives de déstabilisation venues du plus haut niveau de l’Etat », a déclaré Anne Lauvergeon.
« Grosso modo, une fois tous les six mois au minimum, on annonçait que j’allais partir, que j’étais profondément déstabilisée, fragilisée » a t-elle précisé.
Selon Anne Lauvergeon ces « tentatives de déstabilisation » auraient fait suite à sa politique, de refus d’un développement du nucléaire « low cost ».
« C’est ce modèle intégré qui nous a permis de gagner des parts de marché partout dans le monde, (…) qui était l’objet de tous les appétits. J’ai refusé le démantèlement d’Areva au profit des uns et des autres et c’est clair, j’ai gêné un certain nombre d’intérêts privés », a ajouté l’ex patronne d’Areva.
Selon elle son « deuxième crime » est d’avoir « refusé le nucléaire « low cost, low safety » faisant référence à des pratiques qui ont précédé la catastrophe de Fukushima consistant à vendre des « centrales nucléaires qu’on n’aurait jamais accepté dans notre pays ».
« Il n’était pas question de faire ça. Pourtant, certains intermédiaires et leurs mandants étaient très assoiffés de ce sujet », a-t-elle ajouté, mettant en cause l’un de ses anciens subordonnés qui aurait eu recours à un enquêteur privé, aux « barbouzes », à « l’espionnage », avec des appuis extérieurs en dehors de l’entreprise selon Anne Lauvergeon.
« Je crois qu’il faut de sacrées garanties, y compris en dehors de l’entreprise, pour avoir ainsi basculé dans la délinquance », a-t-elle ajouté .
Anne lauvergeon a précisé que « quelqu’un » lui avait fait parvenir une copie de cette enquête qui a déclenché sa plainte.
Le 21 décembre 2011, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour tenter de vérifier si le couple a effectivement été la cible d’une enquête privée concernant notamment les conditions de l’acquisition par Areva en 2007 de la société minière canadienne UraMin.
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