Une ancienne chef de clinique au CHU de Nantes, le Dr Nancy Floch chirurgien plasticien et esthétique à Quimper, interrogée jeudi dans le Télégramme réagit sur fond de scandale des prothèses mammaires PIP à propos de certains confrères qui disent ne s’être aperçus de rien. Extrait.
« Je suis un peu étonnée quand j’entends certains confrères dire qu’ils n’étaient pas au courant. Il y a une «suspicion de doute» sur les prothèses PIP qui remonte à pas mal d’années. A Nantes, où j’ai exercé comme chef de clinique, on savait depuis un bout de temps que ces implants mammaires étaient néfastes. Beaucoup le disaient. C’était des propos récurrents.
On ne pouvait pas ne pas savoir. Dans les années 2000, lors des réunions de l’association des chirurgiens plasticiens de l’Ouest, il y avait, à chaque fois, un ou deux chirurgiens qui nous faisaient part de leurs doutes. Ils faisaient état d’apparition de ganglions au niveau des aires de drainage. Ils en concluaient clairement qu’il y avait un problème avec ces prothèses PIP au gel de silicone.
C’était presque toujours d’anciens chefs du CHU de Nantes qui rencontraient ce genre de souci. En tout cas, ce sont eux qui en parlaient. Sans doute parce qu’ils allaient jusqu’au bout de leurs investigations ».
« Je suis mal à l’aise par rapport à notre spécialité »
Interrogée sur les raisons pour lesquelles, des chirurgiens disent ne s’être rendu compte de rien, le Dr répond :
« Vous savez, on est aussi un peu dans le business. Peut-être également que le nombre d’interventions que certains ont réalisé, avec ces prothèses, n’était pas assez important statistiquement pour qu’ils puissent rencontrer des cas qui les auraient alertés. Il y a aussi les patientes que l’on perd de vue.
(…) Cette affaire me fait un peu peur. Comment en est-on arrivé là? J’avoue que je suis mal à l’aise depuis qu’elle a éclaté et cela me chagrine par rapport à notre spécialité ».
L’intégralité de l’entretien sur le site du Télégramme
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