Pierre Jovanovic journaliste et auteur de « Blythe Masters » est de nouveau revenu sur la présentation de son livre sur lemediascope.fr et a analysé les conséquences des crédits défaults swaps thème central de son dernier livre paru aux Editions Le Jardin des Livres.
Lemediascope.fr : Les médias ont-ils suffisamment informé le public des conséquences de cette crise selon vous ?
Pierre Jovanovic : Pas plus tard qu’en juillet 2011, il y a 6 mois de cela, à la une du journal qu’est ce qu’il y avait: «c’est le moment d’investir , le CAC 40 à 4500 points», on a la Une, (…) qu’est ce qui se passe là, il se traine à 3200 ,3300 points et c’est quoi ( cette hausse factice : ndlr) c’est du stuffing, tous les traders le savent c’est du stuffing, c’est les high-frequency trading.
Ce sont des algorithmes qui sont programmés pour acheter 20 000 actions à la seconde et qui vont les revendre dès qu’elles vont gagner un centime, elles vont les revendre dans la minute qui suit. Donc c’est faux, c’est à dire ce que vous voyez aujourd’hui aussi bien sur le CAC 40 mais aussi bien sur le Footsie à Londres , à Milan et bien entendu à Wall Street, c’est du ++bulshit..++
De toute façon le volume des transactions n’a jamais été aussi bas, les Français se sont totalement désengagés , quand je parle des Français je ne parle pas des banques, je parle des petits porteurs comme on dit.
Les petits porteurs se sont faits ++nettoyer ++ ils se sont faits nettoyer. Vous aviez la une, « C’est le moment d’investir, le CAC 40 va arriver à 4500 points » on est toujours à 3200 points il y a encore 4 mois on était à 2800, et puis il va se passer quelque chose, il va y avoir une boite qui va faire faillite aux Etats Unis, pouf on va redescendre à 2800, on est très loin des 5000 promis ou des 4500 points promis .
Vous savez ce cercle infini des pseudo économistes qui n’ont jamais vu la crise arriver d’ailleurs. Ces même gens expliquaient aux Français à des heures de grande écoute au mois de novembre 2008 et au mois de janvier 2009 que cette crise que c’était une «crisounette» et que dans trois mois ce serait terminé.
« Jacques Attali c’est peut-être le seul économiste
qui a eu le courage de le dire ».
Jacques Attali a été très clair là-dessus, c’est peut-être le seul d’ailleurs qui a eu l’honnêteté et le courage de dire effectivement: attention là c’est beaucoup plus grave que tout le reste mais on ne peut pas dire que le reste des économistes, tous ces gens péroraient, mais ces gens ils n’ont pas vu la crise arriver et comme dit le professeur Fekete, ils la fixaient droit dans les yeux, ils la voyaient pas , c’est quand même fabuleux.
« Aujourd’hui vous le voyez vous même chaque jour, on vous a expliqué il y a encore un mois, vous avez même vu le Président de la République Nicolas Sarkozy qui est arrivé à la télé en disant: le problème de la Grèce est réglé une fois pour toute, nous sommes sauvés, il est passé à 20h pour expliquer aux Français .
Et qu’est ce que vous voyez là ?? vous voyez en ce moment un petit groupe d’européens qui est à Athènes et qui est en train de négocier le défaut de la Grèce, mais en tout cas il y aura un défaut de paiement de la Grèce, est ce que vous imaginez que la Grèce paye sur ses bons du Trésor sur un an , je crois que ça a encore monté, je crois qu’ils ont dépassé les 400 % d’intérêts sur un an.
Mais enfin vous voyez bien que c’est évident pour tout le monde ils vont faire un défaut de paiement à un moment donné. Vous imaginez, ils empruntent un million et ils vont être obligés de rembourser 400 ou 40, je ne sais plus combien.
Les crédits default wwaps, les permutations de l’impayé vont se mettre en route, je vous donne un exemple précis, on va dire une somme 10 milliards.
La banque va perdre 10 milliards mais elle a des crédits défault swaps , elle a des protections ce qu’ils appellent des protections, donc ça va peut-être être un fonds de pension, un Hedge Fund quelconque aux Etats Unis, à Londres, à Milan ou à New York qui doit « voilà vous avez signé cela il y a 5 ans maintenant c’est à vous de payer. lls ne payent plus donc c’est à vous de payer ».
Cela va s’enchaîner et l’autre va dire « Ah non je suis désolé, nous nos comptes sont vides, nous on se met en chapitre 11 en défaut de paiement » et ainsi de suite, donc vous voyez ce que je veux dire, c’est un effet domino qui continue ».
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