Marine Le Pen présidente du Front National et candidate à l’élection présidentielle était l’invité samedi 18 février de l’émission de Laurent Ruquier sur France 2 « On n’est pas couchés » qui avait jusqu’à présent refusé d’inviter la présidente Front national.

Laurent Ruquier : Madame Le Pen bonsoir et bienvenue sur ce plateau en plein cœur de cette campagne électorale. J’aimerai qu’on commence juste pour démentir les propos de M. Revel dans l’Express qui dit qu’on s’est déjà rencontré avant cette émission. Vous êtes d’accord avec moi pour dire qu’on ne s’est jamais rencontrés.

Marine Le Pen : Jamais.

Laurent Ruquier : Donc Renaud Revel dans l’Express a dit une ânerie voilà on peut passer à autre chose. Voilà ça c’est fait.

Je tiens à dire avant que le débat commence que contrairement à ce qui a été écrit dans les journaux, je n’ai jamais souhaité vous recevoir dans cette émission avant la campane électorale mais que je trouve tout à fait normal de vous recevoir pendant la campagne électorale puisque vous représentez actuellement dans les sondages 20% des électeurs et que ça fait partie du débat démocratique donc je suis ravi de vous recevoir dans ce cadre.

(…) A propos de votre éventuelle présence au deuxième tour on dit que finalement plus ça va moins ça va de ce côté là . Mais moi je vais être plus généreux que Le Monde et j’ai envie d’envisager déjà que vous soyez au deuxième tour.(…) Comment vous ferez pour convaincre une majorité d’électeurs quand on sait par exemple qu’en 2002, votre papa Jean Marie Le Pen a réussi à faire passer M. Chirac de 20% des voix à 80 % au deuxième tour .

Comment expliquer à vos électeurs que le vote soit utile puisque hélas il y a très peu de chances pour que vous puissiez l’emporter au deuxième tour ?

Marine Le Pen : Eh bien je ne suis pas d’accord avec votre analyse. Voilà Je pense d’abord que 2002 n’était pas du tout la même situation qu’aujourd’hui.Les choses étaient très différentes. La situation, le contexte économique, le contexte international était très différent. Le candidat n’était pas non plus le même et cette période d’hystérie et de diabolisation auxquelles nous avons été confrontés entre les deux tours étaient je pense un fusil à un coup .

Bon, il y a un autre fondement qui est l’objet de mon livre, je ne crois pas à la fracture entre la droite et la gauche, je pense qu’elle est totalement superficielle et que la vraie fracture aujourd’hui elle est entre la Nation et le mondialisme ; C’est à dire entre ceux qui croient à la France et ceux qui n’y croient plus.

C’est d’ailleurs peut-être la seule chose sur laquelle j’étais d’accord avec Nicolas Sarkozy dans sa dernière émission ++ la différence aujourd’hui n’est pas entre la droite et la gauche mais entre ceux qui croient à l’Europe et ceux qui n’y croient pas++

Disons que c’est le miroir de ce que je dis moi-même dans ce livre ceux qui croient à la France ou ceux qui n’y croient plus, c’est à dire ceux qui pensent qu’elle doit rester une structure d’état nation parce-que c’est la seule capable d’assurer la sécurité, la prospérité et fonder l’identité des peuples ou si les Nations sont un concept dépassé qui doit se diluer, qui doivent s’effacer face à un mondialisme qui recueille il faut bien le dire l’approbation face à la classe politique, que ce soit M. Hollande, M. Sarkozy, M. Bayrou ou Mme Joly entre autres.

Interrogée ensuite par la chroniqueuse Natacha Polony sur sa récente participation au bal de Vienne, où elle était invitée par le FPÖ, l’extrême droite autrichienne ++«Madame Le Pen, qu’est-ce que vous êtes allée faire là-bas ?»++

Marine Le Pen : «Je suis pour les relations avec l’ensemble des mouvements qui défendent les nations européennes. Je veux bien aller danser le sirtaki en Grèce, mais je crois qu’ils n’ont pas vraiment envie de danser en ce moment.. si vous voyez ce que je veux dire !» a répondu Marine Le Pen, et d’ajouter «Si j’avais commis une erreur, je l’aurais avouée.»

La journaliste spécialiste des questions d’éducation a demandé «Mme Polony, je suis désolée, j’espère que ça va pas détruire votre carrière, mais je vous prendrais bien comme ministre de l’Éducation» . Laurent Ruquier a repris en plaisantant «Encore un peu et je vais décrocher l’Audiovisuel» en précisant «Dieu m’en garde..»

« J’ai beaucoup d’humour sauf

quand on insulte 20% des Français »

Marine Le Pen : «J’ai beaucoup d’humour, sauf quand on insulte 20 % des Français»

A la fin de l’entretien, Marine Le Pen et Laurent Ruquier ont évoqué leurs relations très distantes allant jusqu’à conduire la candidate à la présidentielle a porter plainte contre l’animateur qui avait présenté dans son émission un arbre généalogique de Marine Le Pen en forme de croix gammée.

Laurent Ruquier avait repris en début d’année une affiche satirique de Charlie Hebdo comparant Marine Le Pen à une matière fécale.

Marine Le Pen «J’ai beaucoup d’humour, sauf quand on me présente sous la forme d’un étron et qu’en cela on insulte 20 % des Français», a-t-elle affirmé en fixant l’animateur.

Laurent Ruquier : «parfois aussi, certains Français se sentent insultés par des propos de certains élus du Front national».

Marine Le Pen a conclu «On en reparlera ailleurs» en faisant référence aux tribunaux saisis par la présidente du Front National.

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