Catherine Nay, journaliste politique et écrivaine invité de BFM a présenté son livre «l’Impétueux » consacré à Nicolas Sarkozy.
BFM : Pourquoi ce titre« l’Impétueux», on cherche tous un qualificatif pour ce personnage atypique de la politique Française, vous avez trouvé «l’impétueux»?
Catherine Nay: Je cherchais un titre, j’ai eu beaucoup de mal à trouver un titre et je cherchais dans le fond un mot qui résumait du mieux ce qu’il était.
Et dans « l’impétueux», il y a à la fois l’élan perpétuel , le mouvement, la prise de risque , le courage, le travail mais aussi l’agitation peut-être même la non hiérarchisation des priorités , ce côté un peu agité qui le caractérise aussi, donc je dirais que dans le mot impétueux.
Il y a énormément de choses positives et il y a quelques traits négatifs.
BFM : Vous racontez et vous revenez dans le détail(…), vous dites dans le fond il y a une coupable , elle s’appelle Cécilia, est ce que ça veut dire qu’il faut l’excuser Nicolas Sarkozy pour cela?
Catherine Nay: Moi je raconte une histoire, ce n’est pas un livre d’humeur, ce n’est pas un livre pour accuser, je raconte une histoire.
« Elle l’avait fichu dehors »
Le fait est que le «Fouquet’s», elle était totalement absente pendant toute la campagne comme je le raconte, elle l’avait fichu dehors, il ne vivait plus avec elle, et elle a voulu organiser la soirée après la victoire.
Donc il lui a donné carte blanche, il était très content qu’elle veuille enfin s’occuper de quelque chose et c’est elle qui a choisi le lieu mais il faut dire qu’il avait été hébergé chez le patron, chez le propriétaire du «Fouquet’s», Dominique Desseigne et elle a fait la liste des invités
Et c’est vrai que dans la liste quand on invite deux ou trois ou quatre personnes qui pèsent leurs milliards d’euros, c’est un peu gênant dans un pays ou on déteste les riches et ça tranchait avec la campagne qu’il avait faite.
Donc là cela a été le péché originel, il n’y était pour rien, il s’est fait piégé par elle.
De même qu’il avait retenu des chambres en Corse, il voulait aller en Corse pour se reposer, comme elle ne voulait pas y aller et bien c’est Vincent Bolloré qui a proposé le bateau.
Voilà ce sont deux erreurs qui ont tout de suite donné une tonalité dans laquelle la gauche s’est engouffrée, et elle a pu dire qu’il était le Président des riches et la loi Tepa avec le bouclier fiscal qui n’a jamais été expliqué.
Parce que la loi Tepa qui n’a jamais coûtée au fond plus de 8 milliards de baisse de fiscalité, le gros du gros c’était les heures supplémentaires défiscalisées qui concernaient des travailleurs pauvres et beaucoup d’enseignants d’ailleurs de la fonction publique, d’ailleurs bon courage à François Hollande qui veut les supprimer.
Le bouclier fiscal ça n’a jamais dépassé 600 millions , je dis c’est la sardine en or qui a bouché le port et exploité jusqu’à la corde par les socialistes.
BFM : Mais lui, est ce que dans ce contexte, vous diriez qu’il a été faible ?
Catherine Nay: Mais c’est un homme malheureux, je dirai contrairement à ses prédécesseurs qui s’arrangeaient très bien d’une vie double avec des liaisons longues, lui est heureux dans une vie de couple et dans une vie de couple fusionnel avec Cécilia et il voulait arriver avec elle à l’Elysée et il l’aimait, il l’aimait, voilà.
BFM : Comment expliquez-vous ( …) car c’est un homme qui a voulu rénover le langage politique, qui a voulu changer la manière de faire de la politique et en fait, non seulement il a échoué mais en plus aujourd’hui il a un coefficient de rejet incroyable?
Catherine Nay: Oui d’abord le politiquement correct a été vite l’anti-Sarkozysme.
Il faut dire que les 6, 7 premiers mois, il a d’abord accumulé les erreurs parce que c’est vrai que c’est rare qu’un président divorce et se remarie et le montre et c’est quand même c’était « Les feux de l’amour » tous les jours, un feuilleton, une série télé.
Et en plus moi je dirai que sa malchance c’est que, alors qu’il avait engagé la fameuse loi Tepa et puis pensé gagner un point de croissance, la crise elle est arrivée en Août 2007 et dès septembre lui qui était le président du pouvoir d’achat, toutes les matières premières ont augmenté , plus la hausse de l’essence du pétrole , c’était une hausse de 10%, il n’a pas eu de chance .
BFM : Quand il dit qu’il quittera la politique si il n’est pas réélu, est ce qu’il est sincère est ce que c’est une dramatisation?..
Catherine Nay: Non non non, je pense qu’il est sincère, on lui pose une question il répond , d’ailleurs il a tort de répondre aussi franchement, cela l’a piégé plusieurs fois.
Cela il l’avait dit plusieurs fois parce qu’il n’imagine pas, cela moi je pense qu’il a tort de le dire , parce que d’abord on change d’avis.
Là il est en campagne, il est fatigué et je ne pense pas qu’il puisse faire ce qu’a fait Giscard, c’est à dire repartir , se faire élire conseiller général pour monter étape par étape, cela je ne pense pas, il ne le supporterait pas . Quand il avait parlé aux journalistes il avait dit, plutôt aller au Carmel là il y a plutôt de l’espoir.
Donc je pense qu’il se lancera dans une autre carrière, il essaiera.
BFM : Est ce qu’il peut se passer de la politique , vous qui le connaissez bien?
Catherine Nay: Mais je ne sais pas, je ne sais pas, c’est un drogué de boulot et c’est un drogué de politique aussi, oui ce sera difficile.
BFM : Est ce que ce n’est pas un message à Carla pour lui dire, je n’ai pas quitté la politique pour Cécilia mais je la quitterai pour toi?
Catherine Nay: Ecoutez, moi je ne m’étais pas posée la question, mais je ne le crois pas, parce que elle sait très bien, elle aime cet homme , je crois que c’est un couple qui s’aime , ils se sont trouvés c’est une chance. Et elle sait très bien que si pour elle il acceptait de renoncer, le couple marcherait peut-être moins bien, donc il fera ce qu’il voudra et elle le soutiendra, je pense.
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