Des investigations pour « violation du secret de l’enquête » qui pourraient mettre en cause la juge Isabelle Prévost-Desprez, chargée du dossier d’abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt ont été ordonnées par le procureur de Nanterre Philippe Courroye.
Ces investigations ordonnées concernent la possible « violation du secret de l’enquête » qui pourraient aboutir à la mise en cause de la juge Isabelle Prévost-Desprez, chargée du dossier d’abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt.
Les investigations visent les personnes soumises au secret de l’enquête qui pourraient être à l’origine des informations publiées en ligne le 1er septembre dans un article du Monde intitulé « Les policiers sont à la recherche des petits papiers de Mme Bettencourt » faisant état d’une perquisition en cours au domicile de la milliardaire.
Les relevés téléphoniques, les « fadettes » -factures détaillées- des deux journalistes signataires de l’article ont été examinées par les enquêteurs à la demande du procureur.
Selon une source proche de l’enquête citée par la presse « l’enquête a mis en évidence des échanges très nombreux entre Mme Prévost-Desprez entre le 31 août et le 1er septembre via des SMS avec l’un des deux journalistes du Monde » mais ne permet pas de connaître le contenu de ces SMS.
Le juge Philippe Courroye a indiqué qu’il n’y « ‘y a pas eu d’écoutes téléphoniques ordonnées, ni de perquisitions ou d’auditions diligentées, seulement une constatation des faits ».
Le compte rendu de ces constatations a été transmis le 11 octobre au parquet général de Versailles, qui pourra décider de saisir ou non une autre juridiction.
La juge Prévost-Desprez pourrait ainsi être dessaisie du dossier s’il était établi qu’elle avait divulgué des informations issues de son enquête.
Le procureur Courroye a affirmé « Je ne demande pas le dessaisissement de Mme Prévost-Desprez et en aucune manière le parquet n’a engagé une telle procédure à l’encontre d’un quelconque magistrat du tribunal de Nanterre ».
Il a ajouté que « la procédure est totalement régulière et suit une voie totalement légitime ». « Le procureur de la République de Nanterre ignore les conflits de personne et est en charge de l’intérêt général ».
Une « manipulation honteuse » pour l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
Pour l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) ces investigations ne sont rien d’autre qu’une « manipulation honteuse ».
Christophe Régnard, président de l’USM a déclaré « C’est profondément scandaleux, on touche le fond ! ».
« Sur le plan des principes, c’est particulièrement choquant » a t-il estimé.
« Je voudrais bien savoir de qui on récupère les fadettes » a-t-il demandé.
« Soit il s’agit de celles des journalistes, et dans ce cas c’est illégal », en vertu de l’article 60-1 du code de procédure pénale issu de la loi du 4 janvier 2010 sur la protection du secret des sources.
Autre possibilité évoquée président de l’USM : « Soit ce sont celles d’Isabelle Prévost-Desprez et dans ce cas à quel titre le procureur de la République de Nanterre peut-il donner des instructions à la police pour enquêter sur un juge en charge d’une affaire aussi sensible que celle-là dans laquelle il est lui-même, en tant que procureur, partie ? ».
La juge Isabelle Prévost-Desprez en 2008 chez Laurent Ruquier
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