L’avocat Éric Dupond-Moretti qui a défendu Jacques Vergès pour une affaire d’outrage, lors du procès d’Omar Raddad, a réagi vendredi sur RTL au décès de son confrère Jacques Vergès.
Selon lui il n’était pas « un avocat de salon » « C’est un honneur, quand on est avocat, d’être l’avocat du diable »
Ajoutant c’était « quelqu’un qui risquait sa vie » il était « extrêmement attentif aux autres ».
un homme « très courageux totalement atypique»
Selon Éric Dupond-Moretti, Jacques Vergès était un homme « très courageux » « totalement atypique ».
Selon l’avocat « Le barreau français perd aujourd’hui un grand bonhomme ». « Je suis très triste. Jacques Vergès était un homme extrêmement attachant ».
Il a ajouté « Le courage est une vertu cardinale pour les avocats, mais c’est souvent un courage qui n’est sanctionné par rien. ».
Éric Dupond-Moretti a précisé « Or, Vergès a été courageux à un moment où il risquait sa vie , je pense à l’Algérie, et je voudrais rappeler ici qu’il s’est engagé dans les Forces Françaises Libres à l’âge de 19 ans. Et bien sûr, ça n’est pas rien. »
Et de poursuivre « C’est un honneur, quand on est avocat, d’être l’avocat du diable. On reproche à Jacques Vergès d’avoir défendu notamment des dictateurs. Mais c’est toujours un honneur pour un avocat de défendre quelqu’un que personne ne veut ou n’envisage de défendre. »
A propos de la réputation sulfureuse de Jacques Vergès, Éric Dupond-Moretti déclare : « Il y a aussi la liste de tous les anonymes qu’il a défendus ! »
Et de conclure « Je me souviens d’un procès à Laon, le procès d’une femme qui a tué son mari. Des affaires comme celles-là, on n’en a pas parlé… Il a fait son métier d’avocat, et parmi ses cients, il y a eu quelques personnages que l’Histoire a retenu. »
« Passé l’intimité de Jacques Vergès, on rencontrait quelqu’un d’extrêmement attentif aux autres. »
Evoquant les propos d’Alain Jakubowicz, président de la Licra, qui a affirmé vendredi que Jacques Vergès, mort jeudi, « n’a jamais été un modèle d’avocat » , Éric Dupond-Moretti a déclaré « de là où il est », « parce qu’il avait beaucoup d’humour » et a précisé « En ce qui concerne les peuples opprimés, nous, nous sommes des avocats de salon. Jacques Vergès, lui, quand il s’agissait de défendre le peuple algérien, il risquait sa peau. »
« C’était un homme d’une extrême culture. Et quand on avait la chance de compter parmi ses amis, je peux vous assurer qu’il y avait des moments de franche rigolade, parce que c’est un homme qui aimait la vie et qui avait le goût des autres » a précisé l’avocat pénaliste.
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