Au lendemain de la dégradation de la note de la Grèce par Standard & Poor’s, Baudouin Prot administrateur et directeur général de BNP Paribas s’est exprimé mercredi 28 avril 2010 dans l’émission le 12-15 d’Hedwige Chevrillon sur BFM Radio
Baudouin Prot : La situation est la suivante : tous les gouvernements de la Zone euro, y compris le gouvernement allemand, ont clairement et constamment répété ces dernières semaines qu’ils étaient attachés à la stabilité de l’euro, souhaitaient éviter tout effet de dominos et allaient donc participer activement au refinancement de la Grèce, en coordination avec le FMI.
Une condition est mise par tous, c’est que le gouvernement grec mette en place un plan crédible de redressement durable de ses finances publiques, et le Premier ministre du pays a déjà annoncé une série de mesures qui vont dans le bon sens.
La mise au point de ce paquet qui comprend à la fois des prêts et des mesures de redressement est en cours, avec l’équipe du Fonds monétaire international [FMI], qui y travaille activement. Je suis confiant, ce paquet devrait être mis en place dans les deux prochaines semaines.
Oui, il y a une très forte tension. Je crois maintenant que le plus tôt sera le mieux, mais c’est aux autorités européennes de prendre ensemble leurs responsabilités. Je comprends qu’elles y travaillent très activement, mais ce processus est en cours et il va se développer rapidement.
BFM radio : Est-ce que vous pensez, comme les économistes allemands, que la Grèce ne remboursera jamais l’aide financière apportée notamment par l’Allemagne et par la France ?
Baudouin Prot : Non, tout le travail en cours consiste à mettre en place un plan crédible de redressement durable de ses finances publiques et de permettre le refinancement de la dette grecque et son remboursement. C’est le travail qui est en cours et c’est à cela que l’ensemble des autorités européennes travaille activement avec le FMI, qui est tout à fait compétent dans ce domaine et qui bénéficie de l’expertise souhaitable et nécessaire.
Comme vous le savez, à BNP Paribas, nous avons une attitude assez réservée sur le risque grec depuis maintenant plusieurs années, nous avons acquis un certain nombre de banques en Europe et justement aucune en Grèce, notre exposition à celles-ci est tout à fait négligeable.
Quant aux crédits aux entreprises grecques, ils sont en constante réduction depuis trois ans et sont très limités.
On a concentré l’essentiel de notre activité sur les entreprises internationales et notamment sur les entreprises de shipping, avec des financements qui sont garantis.
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