Dans une interview au Figaro, le président ivoirien sortant rejette les menaces d’intervention militaire évoquées par ses voisins.
A l’issue d’un sommet exceptionnel de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), les présidents de la région ont à nouveau enjoint vendredi Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir.
L’utilisation de la «force légitime» a été évoquée et la menace d’une intervention militaire en Côte d’Ivoire se précise n’est plus exclue.
Pour tenter de convaincre le président sortant de quitter le pouvoir, une mission diplomatique est attendue mardi dans la capitale économique ivoirienne, composée des présidents béninois, sierra-léonais et cap-verdien. Extrait.
Interrogé sur ces menaces Laurent GBAGBO répond :
Laurent GBAGBO : Toutes les menaces doivent êtres prises au sérieux. Mais, en Afrique, ce serait bien la première fois que des pays africains seraient prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu’une élection s’est mal passée !
Regardez un peu la carte de l’Afrique, regardez où ça se passe plus ou moins bien, ou plus ou moins mal, et regardez là où il n’y a pas d’élection du tout. Si on devait aller en guerre dans tous ces cas-là, je crois que l’Afrique serait perpétuellement en guerre. Donc je prends au sérieux les menaces mais je reste tranquille. J’attends de voir.
» C’est moi qui suis élu président de la République de Côte d’Ivoire.
C’est tout, et c’est simple » .
Les gens peuvent déraper. Mais ils ont aussi décidé de m’envoyer une délégation. On aurait dû commencer par là. On aurait économisé beaucoup de malentendus. Il faut venir voir ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Quand on a vu, alors on prend une décision. Ici, nous avons des lois, nous avons une Constitution, des règles. C’est ça qui fait une élection, comme dans tous les pays modernes. Et selon cette Constitution, c’est moi qui suis élu président de la République de Côte d’Ivoire. C’est tout, et c’est simple.
(…) En ce qui concerne la décision de la Cédéao, l’organe financier régional, l’Umoa, qui a décidé de transférer une partie des pouvoirs à Alassane Ouattara, Laurent GBAGBO répond :
C’est gênant, mais il y a toujours une solution. Dans ce domaine qui est très délicat, il faut mieux ne pas parler. Mais ce n’est pas la Banque centrale africaine qui paye les salaires des fonctionnaires. C’est l’argent de la Côte d’Ivoire. La décision de l’Umao n’a aucun sens.
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