Le directeur de recherche au Credoc était l’invité de BFM. Philippe Moati a notamment expliqué l’impact dans le secteur automobile de la prime à la casse dont la réduction en 2010 avait été anticipée par les ménages. Extrait :
Philippe Moati, en 2009 les professionnels « (…) ont fait une fin d’année qui était assez spectaculaire parce que les ménages ont anticipé la réduction de la prime à la casse.
Donc on a eu un très bon mois de novembre et un bon mois de décembre. Fatalement les achats qui ont été anticipés se paient aujourd’hui, c’est-à-dire que l’activité baisse par anticipation des achats de l’année dernière.
La baisse est donc assez technique. Quand on élimine l’automobile, on se rend compte que la consommation se maintient en gros sur la tendance qu’elle avait ces derniers mois, c’est-à-dire assez amorphe, mais plutôt pas mal par rapport au contexte conjoncturel d’ensemble.
(…) 2009 est un grand paradoxe. Cela a été plutôt une bonne année sur le front du pouvoir d’achat. Certes les revenus n’ont pas été extrêmement dynamiques, mais le pouvoir d’achat était stimulé par la dynamique des prix.
Après l’épisode inflationniste de 2007 et 2008, les prix, notamment ceux des biens de consommation, ont reculé en partie en 2009.
Cet effet de recul de l’inflation, je crains malheureusement qu’il soit terminé en 2010 et au contraire s’il doit y avoir une reprise de l’économie, on voit déjà que des tensions apparaissent sur le marché des matières premières. Il n’est donc pas impossible que les prix des biens de consommation repartent légèrement à la hausse.
Or, la dynamique des revenus, a priori, ne devrait pas être très bonne non plus, en raison à la fois de l’augmentation du chômage et de l’arrivée en fin de droit d’un nombre important de chômeurs, sans compter éventuellement la modération salariale qui risque de s’installer si la santé des entreprises, en dehors des quelques unes dont on parle beaucoup, ne se redresse pas.
Donc la conjoncture du pouvoir d’achat en 2010 risque d’être moins favorable que ce que l’on avait en 2009, et donc il n’est pas certain que l’année 2010 soit aussi satisfaisante que la précédente sur le plan de la consommation. De là à s’attendre à un effondrement, pas du tout, je pense qu’au mieux on aura une année amorphe » conclut Philippe Moati.
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