Dans son dernier film Le Bruit des glaçons, Bertrand Blier a choisi Jean Dujardin. Ils s’expriment dans le Figaro Madame cette semaine pour parler de cette comédie satyrique où un cancer est transformé en farce . Extrait.
Bertrand Blier : « À vrai dire, je n’ai pas réfléchi à tout ça. Je suis ravi qu’il produise de l’euphorie de surcroît. J’avais juste une première phrase qui disait : ++ Bonjour, je suis votre cancer, il faut que nous fassions connaissance. ++C’est ce que j’avais ».
Jean Dujardin. – Ah oui, c’est terrible comme première phrase !
B. B. – Oui, on peut dire quand même que Jean Dujardin a un cancer mais qu’il s’en sort : on sait que les gens n’ont pas envie de le voir mourir dans d’atroces souffrances !
J. D. – (….) C’est tout de même un projet spécial et drôle. (…) Que ce sujet très scabreux ait été financé relève du miracle ! (…) Un mec qui boit comme ça, cinq bouteilles de blanc par jour, il est forcément assez con.
B. B. – Ah non, les mecs sont tous très bornés, ce sont les femmes qui sont intelligentes dans mon cinéma, contrairement à ce qu’on a raconté. Dans Les Valseuses, par exemple, je mets en scène deux abrutis qui sont sur une dune et qui disent :
« Il y a forcément un cul qui nous attend quelque part. » Ce n’est pas du Lévi-Strauss ni du Barthes, on est quand même dans le degré zéro de l’intelligence, l’aiguille de l’encéphalogramme ne bouge pas ! C’est ça qui me fait rire, j’aime l’homme qui ne comprend pas. On a cela avec Jean dans ce film.
Jean Dujardin « C’est mon film le plus risqué »
Interrogé sur la façon dont on dirige Jean Dujardin, dans un rôle de malade en phase terminale Bertrand Blier répond :
« C’est ça qui m’intéresse. Dans Notre histoire, j’ai fait d’Alain Delon une épave qui picole de la bière. Il y a toujours une clause de risque qui justifie le film. Sinon, ce n’est pas drôle ».
J. D. – C’est mon film le plus risqué. J’ai adoré qu’il me déshabille, je n’ai jamais autant été à nu, à vif, qu’avec Blier. J’aime bien qu’on vienne me chercher. Peu de réalisateurs décèlent que je ne suis pas un type « à toute blinde », dans la vanne tout le temps. Mais je n’ai pas envie de le clamer. Bertrand, lui, l’a deviné..
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