Dans une interview au Républicain Lorrain, Elisabeth Badinter qui vient de publier « Le conflit, la femme et la mère » chez Flammarion, dénonce le discours culpabilisant de ceux qui prônent le maternalisme et l’icône de la mère parfaite. Extrait :
Interrogée sur la tension entre le rôle de la femme et celui de la mère…
Elisabeth BADINTER : « Ça n’a jamais été facile. Dans le même temps, aujourd’hui, on voit s’ajouter une critique de tout ce qui n’est pas naturel, des petits pots aux couches jetables, de ce qui est industriel et facilite la vie de la femme et est autant de petits éléments de libération.
C’est un courant qui monte en puissance, une idéologie encore minoritaire qui va de pair avec une morale terriblement culpabilisante. On ne peut pas être indifférente au discours qui vous dit :
« Si vous ne changez pas votre façon de vivre, c’est vos enfants qui le paieront un jour ». »
A la question : Peut -on accepter de ne pas être une mère parfaite ? :
« Je parle à la fin de mon livre des « mères médiocres ». Nous les Françaises, vues par les Allemandes, les Italiennes, nous sommes des mères médiocres.
Elle ajoute :
« Nous avons pourtant le plus fort taux de fécondité d’Europe. Nous sommes les seules en Europe à reprendre le travail à temps complet après le congé maternité du premier enfant ! Ça ne veut pas dire des mauvaises mères, on fait ce qu’on peut en croyant faire le mieux pour notre enfant. »
(…)
« Comme toutes les autres, une mère médiocre. Je ne m’en suis pas trop mal tirée, ils ont 40 ans, ont des enfants. J’ai cru bien faire, je me suis interrogée, souvent j’ai pas bien fait ».
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