François Hollande candidat PS à la présidentielle de 2012 a réagi lundi soir du JT de 20h de France 2, aux annonces faites par François Fillon dans la matinée pour tenter d’enrayer les déficits.
François Hollande: D’abord comment on en est arrivé là, le Premier ministre a parlé de faillite, c’est grave à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy.
France 2: Il dit 30 ans de politique successive ( de déficit) ..
François Hollande: Cela fait 10 ans que la droite est au pouvoir, 5 ans que Nicolas Sarkozy est Président de la République, il y a 500 milliards d’euros de dettes supplémentaires, comment on en est arrivé là ?
Il y a surement la crise et je ne la nierai pas, elle est là, elle est partout mais il y a aussi les recettes fiscales qui ont été perdues, les allègements qui ont été accordés, 75 milliards d’euros.
Donc c’est un constat d’échec que le Premier Ministre au nom du Président de la
République a dressé. C’est vrai que ce n’est pas le premier plan de rigueur, puisque déjà au mois d’août et même avant, il avait été annoncé des mesures de correction de nos déficits.
France 2: deuxième plan en trois mois…
François Hollande: Et peut-être un troisième est en cours. La seule question qu’il faut se poser, c’est au-delà de savoir qui en est responsable, nous verrons cela au moment de l’élection présidentielle, c’est ++ est ce que c’est juste? ++ eh bien ce n’est pas juste quand on va demander un effort pour 7 milliards d’euros, pour l’essentiel, à travers le relèvement de la TVA, TVA dont le Président de la République disait qu’il ne fallait pas l’augmenter, c’est fait.
On va trouver les transports, on va trouver le livre, on va trouver le services aux personnes y compris pour les personnes âgées: beau résultat.
Deuxième mesure: la perte de pouvoir d’achat programmé pour les prestations sociales.
» nous allons avoir une baisse de la croissance
et donc il y aura d’autres dispositions »
France 2: je reviens sur la TVA, vous même vous réclamiez une augmentation de la TVA sur la restauration qui avait été nettement baissée, donc est-ce que vous n’êtes pas satisfait que ce soir elle remonte un peu ?
François Hollande: Il y avait déjà eu une première décision vous l’avez rappelé, le Président de la République avait voulu faire une promesse à une profession : baisse de la TVA sur la restauration, cela a fait perdre cinq milliards d’euros et puis là comme il n’y en a plus , des euros, on va chercher sur la restauration mais on ne prend pas que la restauration, on prend aussi les travaux dans les logements, on prend les transports , on prend la culture, donc il y a là comme une injustice de plus.
La deuxième mesure que je voulais signaler comme preuve d’injustice, c’est les prestations sociales qui vont être amputées en terme de pouvoir d’achat.
Donc la seconde question qu’il faut se poser, si ce n’est pas juste, est ce que c’est au moins efficace, est ce que cela va nous permettre à travers ces décisions de voir la fin de nos déficits ?
Non, pourquoi ? Parce que la conséquence de ces mesures, ça va être la faible croissance, voir même l’austérité va conduire à la récession, ce qui fait que dans quelques mois on sera avec une faible croissance, de moindre recettes fiscales donc l’obligation de prendre d’autres dispositions.
Et enfin est ce que tout cela est cohérent ? Vous aviez cité tout à l’heure la TVA sur la restauration, mais il y a plein de mesures qui ont été prises au début du
quinquennat de Nicolas Sarkozy, il disait il faut baisser les impôts maintenant il les augmente.
La situation a changée et lui même n’a pas été capable de donner une perspective, une vision, une cohérence à son action, voilà pourquoi nous payons cher l’échec de Nicolas Sarkozy.
C’est un plan incohérent, injuste et inconséquent parce que nous allons avoir une baisse de la croissance et donc il y aura d’autres dispositions. Moi je ne nie pas la réalité, je sais qu’elle est sérieuse, je ne parle pas de faillite, parce que je ne veux pas prendre des mots qui ne correspondent pas à la situation, moi j’ai confiance dans mon pays.
(…) il y a une nécessité de corriger, il y a un redressement qu’il faut faire mais on s’en sortira avec des mesures, des efforts il en faut, mais qui pèseront sur les plus favorisés.
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