L’agence de notation Moody’s a abaissé lundi soir la perspective de la note Aaa de la France de stable à négative en invoquant les incertitudes autour de la conjoncture de la zone euro et des ambitions de Paris en matière de réduction de déficits.
Dans le même temps , huit autres pays européens ont vu leur note modifiées.
Dans un communiqué le ministre de l’Economie François Baroin publié tard lundi soir, a indiqué avoir « pris acte », en soulignant cependant que, pour le Triple A était menacé mais n’était pas dégradé.
La décision de Moody’s intervient au lendemain du vote en Grèce du programme d’austérité exigé par les créanciers du pays, qui devrait permettre l’adoption d’un plan de sauvetage d’une ampleur sans précédent dans le monde, par la zone euro.
La chancelière allemande Angela Merkel qui présidait avec Nicolas Sarkozy la semaine passée le 14e Conseil des ministres franco-allemand a réaffirmé son soutien « sur tous les plans » au président français car « nous appartenons à des partis amis » a t-elle déclaré.
les perspectives pour l’économie européenne jugées
de plus en plus médiocres
Lorsque Standard & Poor’s, il y a tout juste un mois, avait dégradé la note française, un fait inédit, le ministère de l’Economie avait relativisé sa portée en indiquant que d’autres agences telles que Moody’s, avaient maintenu le précieux « AAA » pour la dette souveraine française.
Le chef de l’état s’était félicité du maintien du triple A français par Moody’s une agence « cinq fois plus importante que Standard & Poor’s« , pourtant la première au monde.
C’est pourtant cette même agence Moody’s, qui menace à son tour d’abaisser la note française.
A noter que Moody’s a fait état de l’abaissement des perspectives des dispositifs publics de soutien aux banques françaises.
Avant l’annonce de lundi par Moody’s d’abaisser la perspective de la note Aaa de la France, Standard & Poor’s et Moody’s s’étaient inquiétées de la dérive des finances publiques françaises et avait mis en garde contre le risque que les réformes économiques du gouvernement puissent affaiblir la croissance.
C’est précisément sur la croissance que s’appuie justement la France pour tenter de rétablir l’équilibre.
La France n’est pas la seule à voir sa note menacée de dégradation, voire tout simplement révisée à la baisse.
Moody’s a abaissé les notes de six autres pays européens, dont l’Italie, l’Espagne et le Portugal et a également placé sous perspective négative les notes du Royaume-Uni et de l’Autriche.
Selon Moody’s, ces pays sont susceptibles d’être affectés « par les risques financiers et macroéconomiques grandissants émanant de la crise de la zone euro ».
Autre explication avancée par Moody’s, « le fait que les perspectives pour l’économie européenne sont de plus en plus médiocres, ce qui menace la mise en oeuvre des programmes d’austérité et les réformes structurelles nécessaires pour promouvoir la compétitivité » indique t-elle.
L’agence estime que ces facteurs vont continuer d’affecter la « fragile » confiance des marchés » à l’égard de l’Europe.
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