François Hollande candidat socialiste à la présidence de la République a détaillé dans un entretien à Libération ses propositions pour lutter contre la crise et s’est montré critique aux mesures que doit annoncer le gouvernement lundi sur le nouveau plan de rigueur. Extrait.
François Hollande : Méfions-nous, tout d’abord, des proclamations churchiliennes, qui cachent souvent une improvisation. Tel est le cas. Car il ne s’agira pas du budget le plus rigoureux présenté depuis la Seconde Guerre mondiale. Il y en a eu bien d’autres.
Ce qui est vrai, en revanche, c’est que le gouvernement a été pris de court par le ralentissement de la croissance. Un retournement qui était pourtant prévisible et qui l’a obligé à inventer, à la hâte, des mesures qui n’ont pas été intégrées dans la loi de finances, laquelle vient pourtant d’être votée.
« Est-ce que ces mesures, seront suffisantes?? Sûrement pas puisque
l’activité sera plus faible encore que ce qui est affiché »
Par ailleurs, est-ce que ces mesures, de l’ordre de 6 à 8 milliards, seront suffisantes ?? Sûrement pas puisque l’activité sera plus faible encore que ce qui est affiché.
Le candidat socialiste à la présidence de la République ajoute « L’alternative n’est pas dans le refus d’un ajustement financier ou dans son amplification, mais dans le choix des catégories sociales qui vont devoir subir cet effort supplémentaire. N’oublions pas que, depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, 75 milliards de recettes fiscales ont été perdus, en raison d’allégements en faveur des grandes entreprises et des ménages les plus favorisés.
Il eut été légitime de récupérer une partie de ces sommes accordées sans résultat tangible sur l’économie réelle. Or, plutôt que de s’engager dans cette voie, le gouvernement poursuit une politique faite de bricolages et de rapiéçages avec la création d’un taux intermédiaire de TVA qui n’épargnera pas les classes populaires, ou encore une surtaxe pour les grandes entreprises dont on ne sait si elle sera pérenne ou non.
Interrogé sur son utilisation du mot «rigueur» François Hollande précise :
« A condition de lui donner un sens. La rigueur comme gestion sérieuse des finances publiques et la rigueur à l’égard des plus fortunés dès lors qu’ils ont beaucoup reçu. Je pense à ces dirigeants laxistes lorsqu’il s’agit de s’octroyer des rémunérations vertigineuses –? bonus et stock-options?– et sévères à l’égard de l’évolution des revenus des salariés qui relèvent de leur responsabilité ».
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