Michel Boyon président du CSA ( Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) invité de BFM Business mercredi 24 novembre 2010 s’est notamment exprimé à propos de la suspension de l’émission politique d’Audrey PULVAR sur I TELE. Extrait.
MICHEL BOYON : « En tant que président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, je rappellerai que c’est une question de responsabilité éditoriale et de liberté éditoriale d’une chaîne. Le CSA est là pour veiller à l’honnêteté de l’information, au respect de la rigueur de l’information, il ne regarde pas qui est porteur de cette information.
En revanche, en tant que citoyen, c’est vrai qu’il y a une ou deux remarques qui me viennent à l’esprit.
Il y a eu beaucoup de cas, déjà, qui se sont produits dans le passé, moi ce dont j’ai véritablement peur c’est que ça alimente, une fois de plus, la société du soupçon dans laquelle nous vivons depuis 20 ou 25 ans. (…)
« Est-ce que la même décision aurait été prise s’il s’était agi d’un journaliste homme compagnon d’une femme politique ? «
Or, moi j’ai confiance dans les rédactions, j’ai confiance dans les journalistes,j’ai confiance dans le professionnalisme des journalistes, et je crois qu’à trop les soupçonner on risque de porter atteinte à un des éléments clés de la démocratie. Et puis il y a un second point, je me pose la question, est-ce que la même décision aurait été prise s’il s’était agi d’un journaliste homme compagnon d’une femme politique ? »
Mais, sur le fond, leur histoire n’appartient qu’à eux, en l’occurrence à Audrey PULVAR, mais, cela dit, ça fait, j’ai envie de dire, ça fait peu de temps qu’on les a « vus ensemble. »
(…) Nous sommes vraiment très attachés au principe de la liberté éditoriale des chaînes et de la responsabilité éditoriale des chaînes. On ne veut pas trop se mêler de ce qui
concerne les personnes à l’intérieur des chaînes, sauf dans une hypothèse, c’est s’il y avait une discrimination
(…) ou un abus. A ce moment-là nous pouvons tout à fait réfléchir sur cette question.
BFM Business : Mais à supposer par exemple – alors on prend le cas d’Audrey PULVAR, mais c’est vrai qu’on peut le généraliser – qu’Audrey PULVAR ne soit pas d’accord avec cette décision.
Qu’est-ce qui peut se passer ?
MICHEL BOYON : Elle dispose de voix de droit sur lesquelles je n’ai pas à me prononcer puisque ça finirait devant les tribunaux.
BFM Business : Le recours au CSA, Jacques MYARD, le député, a décidé qu’il allait vous saisir, est-ce qu’il l’a fait et est-ce que vous allez réagir ?
MICHEL BOYON : On me dit que la lettre est arrivée 5 minutes avant que je parte pour BFM BUSINESS, donc ne l’ayant pas lue, je ne peux pas vous en parler.
Je vais me garder de toute précipitation. Vous voyez bien quelles sont les contraintes, dans les deux sens. Je répète, s’il s’était agi d’un homme journaliste, aurait-on pris la même décision ?
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