Le président de l’Ecole Supérieure des Professions Immobilières (ESPI) était l’invité de Stéphane Soumier sur BFM radio.
Au lendemain de la publication des chiffres 2009 des notaires, Henry Buzy-Cazaux a commenté ces chiffres
Henry Buzy-Cazaux : « Ma lecture est que la reprise à laquelle on assiste -et les chiffres dont nous parlent les notaires ne sont pas contestables- est en trompe-l’œil.
On constate d’abord une baisse très forte du nombre des transactions et je trouve que l’on n’insiste pas assez sur cette information que les notaires nous ont donnée : nous seront passés de 800 000 transactions lors d’une bonne année à 600 000 transactions probablement à la fin de 2010.
« C’est une chute de 30 % en volume » .
C’est une chute de 30 % en volume. Comment dire qu’un marché se porte bien et qu’il est en situation de reprise quand on a cette baisse de volume ?
Le marché se fait aujourd’hui sur deux segments mais le gros du marché ne se fait pas. Je m’explique : on voit que les petites superficies (studios ou deux pièces) se vendent bien et qu’il y a donc une résistance sur les prix sur ce segment. C’est donc ce que j’appellerai un « marché qui se contente ».
J’entendais hier un professionnel de Chartres qui me disait qu’au-delà de 250 000 euros, on ne vend plus rien et qu’en dessous, on arrive à vendre et on vend très bien à 150 000-160 000 euros.
Et il se fait aussi curieusement un marché que j’appellerai pour caricaturer un peu « un marché de riches », c’est-à-dire que le marché s’est qualifié : les plus solvables des ménages français continuent à acheter. Ce n’est pas surprenant. Ils achètent éventuellement des grandes surfaces et de grande qualité et ça fait monter le prix au mètre carré.
Mais il y a quand même un marché d’investisseurs : quand on regarde tous les investissements qui sont possibles aujourd’hui, on se rend compte que finalement l’immobilier est encore celui qui vous offre le plus de sécurité et les notaires hier vous ont conforté dans ce choix.
C’est tout à fait vrai et on en revient à ce que je disais sur le « segment du bas » : c’est-à-dire que les petites superficies sont par définition la cible des investisseurs, dans l’ancien comme dans le neuf, et c’est là-dessus que le marché se fait.
Mais au milieu, le marché du 2, 3 ou 4 pièces, qui est normalement le plus prisé, aujourd’hui ne se fait pas. Les promoteurs le sentent bien, puisqu’ils ont des problèmes pour vendre des logements plus grands qui nécessitent la revente préalable d’un appartement familial.
Ce segment-là est bloqué et les promoteurs, pour beaucoup d’entre eux, ont dû prendre des décisions : ils ont transformé des quatre pièces en deux pièces parce que les appartements plus importants ne se vendaient pas » a déclaré Henry Buzy-Cazaux.
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