Dans un entretien du 7 décembre 2011, Sandrine Allonier, responsable des études économiques chez Meilleurtaux.com, répond aux questions de TF1 News et explique qu’en cas de baisse des taux de la BCE, les taux ne baisseront pas. Extrait.
Sandrine Allonier : La majeure partie des emprunts immobilier, 90%, sont à taux fixes. Ces taux dépendent des taux auxquels l’Etat emprunte à 10 ans sur les marchés. Il s’agit de la référence sur laquelle se basent les banques pour fixer leurs taux. Par contre, les emprunts à taux variables dépendent, en partie, des taux directeurs de la BCE. Mais cela ne correspond plus qu’à moins de 10% des emprunts en France.
Aujourd’hui, les taux auxquels emprunte la France à 10 ans sont en augmentation car les marchés anticipent la perte du « AAA ». Alors les taux augmentent.
Une baisse des taux directeurs aide les banques à se refinancer moins cher. Après elles ont la possibilité de répercuter cette baisse sur le coût du crédit. Mais elles risquent de ne pas le faire, pour reconstituer leurs marges. (…)
Interrogée sur le montant de la hausse des taux pour les emprunts immobiliers, Sandrine Allonier répond :
Elle est en moyenne de 0,12 point en décembre, avec des disparités selon les établissements. La plus forte remontée est de 0,2 point, la plus faible de 0,05 point. Et elle touche une grande majorité des banques puisque 86% des barèmes que nous avons reçus montrent une augmentation des taux. Et certaines banques ont décidé d’une hausse uniquement des taux sur longue durée. Une banque sur deux n’accepte plus de prêter à 30 ans. La tendance générale est à la hausse.
« La hausse des taux devrait se confirmer »
En ce qui concerne ses prévisions pour 2012 :
La hausse devrait se confirmer en 2012. On s’attend à une baisse de la demande, notamment avec le recentrage du dispositif Scellier et la fin du prêt à taux zéro (PTZ+) dans l’ancien. Aujourd’hui il y a un attentisme qui pourrait se solder par une baisse des prix. Cela permettrait d’assainir le marché. On est au moment de retournement du marché.
(….) Et traditionnellement, en fin d’année, comme les banques ont déjà réalisé leurs objectifs, elles font moins de dossiers et elles augmentent les taux. D’autant qu’avec la fin du PTZ+, beaucoup de banques n’acceptent plus les dossiers parce qu’elles n’auront pas le temps de les traiter.
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